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 et dans tes bras tout renaîtra. /wolfgang

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Europe Volodya Åkerfeldt

Europe Volodya Åkerfeldt



◭ messages : 661
◭ date d'inscription : 15/01/2012
◭ ancien métier : étudiante en mythologie nordique et religions d'aujourd'hui.
◭ localisation : ma boussole a perdu le nord.

De quoi es-tu coupable ?
◭ mes complices: l'aube et l'aurore.
◭ mon crime: aimer trop fort, jusqu'à s'en perdre soi-même.

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MessageSujet: et dans tes bras tout renaîtra. /wolfgang   et dans tes bras tout renaîtra. /wolfgang I_icon_minitimeLun 19 Mar - 15:37

reviens bien vite, les jours sont froids et sans limite.


Un jour je suis arrivée. Au début je n’ai pas compris. C’est vrai, qui étaient ces jurés tout puissants ? Si mon crime était l’adultère par mon violeur, en quoi ma punition relevait-elle du domaine public. Et puis j’ai compris qu’il ne fallait pas comprendre. J’ai subi sans me plaindre le jugement perturbant. Je suis partie. Par bateau, j’ai traversé la glace. C’était froid, c’était beau. C’était vide, vide de mon essentiel. Je ne lui ai pas dit au revoir. Je n’ai pas eu le droit. Ils m’ont enlevée et je me suis encore une fois envolée. Puisque la punition était l’éloignement, j’ai tenu tête à mes détenteurs. Moi je savais qu’il viendrait me chercher, mon Wolfgang. Ce jour-là je portais ses bracelets. Tous à mon poignet, la dizaine de bijoux récoltés au fil des années. Ces cadeaux trop nombreux que je n’ai jamais mérités. Un bout de lui sur moi, le plus beau des présents. Dans mon dos, mes épaules tendues portaient le sac, l’unique auquel j’avais eu droit. J’avais choisi l’essentiel : ma panoplie d’amoureuse. Un bout de femme heureuse qui me suivit au bout du monde. De l’autre côté de la vie. La barque de charron, la terrible qui m’emporta ce jour gris, ce jour où la brume était telle que mes larmes ne se voyaient plus couler. C’était triste, un mauvais film, un film allemand. Je soufflais doucement mon Orphée, j’ordonnais le merveilleux, je le voulais vaincre cerbère et me délivrer des enfers. Ma fière armure épousait mes genoux usés, j’avais là le plus mignon des lapins. Peluche niaisement mienne, pleine de chanel, de nuits partagées, de désirs, de souffle coupé. Remplie de sang ces derniers temps. Ils m’avaient jetée à l’eau, bousculée, moi j’ai passé la nuit sur la plage. Perdue, sans repères. Sans mon repère, sans lui. Sans toi.

Aujourd’hui, je fais chemin inverse. C’était mon retour vers l’embarcadère. Non pas pour repartir : pour t’attendre. Pour hurler ton retour, pour hurler mon amour. J’ai tant de choses à te dire. Pour toi, j’ai choisi la plus jolie des robes. Celle que tu aimais lorsque sur tes genoux, tu posais ta main tendrement douce contre mes cuisses. Celle qui te faisait perdre ton regard au contour aguicheur de mon buste. Celle de l’année dernière, celle avec laquelle nous étions allés diner dans ce restaurant tenu par des croates, tu te souviens. Tu riais presque autant que moi. Mes cheveux blonds ont perdu de leur couleur mais je devine que tu n’en auras rancœur. Je joue la solitaire dans mon palais stellaire, mais j’attends mon roi, je t’attends toi. Tous les jours que fait ce monde, tous les jours que dicte la lune, tous les jours parce que soleil il y a, et puis l’eau, et puis l’air, je t’attends. Tu peuples l’autel de mon sacrifice. Je donne l’amour au plus beau des amants. Pour toi j’ai arrêté de pleurer. Je ne suis pas triste, détrompe toi. Je suis envieuse de ta présence. Je déteste ce bateau qui te touche et moi qui doit me contenter de ton arrivée prochaine.

Et soudain, le voilà. Le bateau. Le miracle. Ton radeau : ma survie. Mes jambes ne me retiennent plus, je tombe à genoux devant l’adulé, devant l’incroyable croyance. Je suis ridicule et j’aime ça, toi tu ignores combien le manque me faiblit encore. Déjà j’entends tes pas, je compte et le décompte n’en finit plus. De un, deux, trois, j’attends du six au neuf. Toi, si loin et si proche, tellement beau que j’en baisse le regard. J’ai honte de ne pouvoir te rendre ta magnificence. Je pleure, les revoilà. Ma délivrance, cette fois. Quand l’enfer mue paradis. Nos retrouvailles outre-tombe. Nos retrouvailles outre-tombe, je te l’avais prédit, chéri. Tu es là, maintenant tu es là.

Alors je t’offre mon visage. Je te donne en cadeau mon regard, je te donne en cadeau mon âme, je te donne en cadeau mon être pourvu que tu me tiennes contre toi. Dans un dernier souffle, mon corps méconnaissable se relève et avance droit sur ton ombre charmeuse, dans une course assoiffée de toi, toujours toi. Je cours et plus rien ne semble pouvoir m’arrêter. Ni le vent, ni les embruns déposés par les vagues bleu profond. Je n’ai plus froid, je ne me soucie de ça sinon de toi. En plein dans ma ligne de mire, je sais que tu me veux autant que moi. Je sais que moi aussi, je t’ai manqué. Mon homme si fort mais si tendre. La rencontre est mon plus beau cadeau. Je percute l’amour, je fais corps avec l’envie. Je sens toi, tu sens moi. Et mes jambes entre les tiennes, mon visage au niveau de ton torse, tes hanches que je sens bien profondes. Je recule, j’ai peur que tu sentes mes os, j’avance, j’ai peur que tu ne m’embrasses. Je prends ces quelques minutes de délectation pour moi. Ton odeur, toi. Toi, toujours là. Embrasse-moi.
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Wolfgang O. Dahl

Wolfgang O. Dahl



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◭ date d'inscription : 17/03/2012
◭ ancien métier : employé dans une boîte de publicité.
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◭ âge irl : 30
◭ date de naissance : 17/08/1993

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◭ mes complices: mon amour et ma haine. moi.
◭ mon crime: ce corps inconnu inanimé. cet homme endormi à jamais qui n'avait rien demandé.

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MessageSujet: Re: et dans tes bras tout renaîtra. /wolfgang   et dans tes bras tout renaîtra. /wolfgang I_icon_minitimeLun 19 Mar - 23:18

C'EST UNE BELLE MANIÈRE DE SE PERDRE, QUE DE SE PERDRE DANS LES BRAS L'UN DE L'AUTRE.

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Mon jugement avait traîné. Pourtant, pour tout le monde, l'issue était toute dessinée : j'avais tué, il allait falloir l'assumer. J'étais montré du doigt, j'étais dénigré, j'étais moqué. Et je gardais la tête haute. Et je refusais de me défendre, toujours. Mon avocat ne comprenait pas. Il me sommait de demander un avis médical, m'ordonnait de plaider le coup de folie, me demandait de me battre. Je refusais, toujours. J'étais las – las de cette agitation tout autour de moi. Je ne voulais pas. Quitte à finir ma vie en prison, autant que tout ceci soit rapide. J'avais tué. J'étais prêt à l'assumer, prêt à garder la tête haute, prêt à m'excuser. Mais ramper aux pieds de ces gens : non merci. Je n'étais pas là pour ça. J'étais là pour encaisser. Et pour ça, je ne me débrouillais pas trop mal, il me semble.
Devant moi, ils ont décortiqué mon enfance. Ils ont parlé de ma mère, de mon père, de ma scolarité. Mon cas les intriguait, ils cherchaient une clé qui n'existait pas, ils tournaient en rond. Ils ont parlé d'elle, aussi. Et à chaque fois que son prénom résonnait, je tremblais. Ils ont parlé d'elle et son absence me serrait la gorge : pourquoi n'était-elle pas là ? Pourquoi n'était-elle pas assise au hasard de l'un de ses bancs, comme tous ces journalistes, comme tous ces inconnus dont je n'avais que faire. Son regard m'aurait sourit – son regard, comme un au revoir. Presque un adieu.
Mais elle n'était pas là, alors je me taisais. Mais elle n'était pas là : peut-être qu'elle avait peur. De moi. Peut-être qu'elle m'en voulait, qu'elle me voyait comme un meurtrier maintenant. Sûrement que le sang sur mes mains l'aveuglait. Je ne pouvais savoir. Mais son absence – sa condamnation – était celle qui me touchait le plus.
Quand le verdict est tombé, je n'ai pas cillé. Falkenberg ? Pourquoi pas. Si tel était leur désir, je m'y plierais sans envie. Tout ce qu'ils voudront. Tout. Je les ai suivi : le ciel gris était pesant, j'avais le cœur dans les talons, le sourire en berne. Mon avenir était tracé : je serais sans elle. Je ne me suis pas retourné, je n'en voyais pas l'intérêt. Ce serait mon premier jour de condamné. Le dernier dans la vraie vie.

Perdu au milieu de ce lac immobile, je me fais une raison. J'aimerais bien dire que je discerne la terre, au loin, mais c'est un mensonge : le brouillard est opaque, je ne fixe que mes pieds, le souffle court. Dans mon crâne, la tempête s'apaise. C'est le calme plat, je suis incapable de penser. Résigné, j’avance vers mon destin avec pour unique bagage ma solitude. Pour unique fardeau son absence. L'embarcation ralenti – et je comprends. L'arrivée est pour bientôt. Pour autant, je ne relève pas la tête, faible face à ce qui pourrait bien se dresser devant moi. Dépourvu de toute trace de cupide curiosité. Un frisson parcourt mon corps : le froid pénètre chacun de mes pores sans que je ne me pose la moindre question. Un sourire – que je pense nerveux – étire mes lèvres alors que je pose les yeux sur la rive – à quelques dizaines de mètres encore. Une silhouette. Non. Une fille – une femme, que sais-je – les deux genoux à terre. Je trésaille, allez savoir pourquoi. Ce comité d'accueil m'intrigue.
Mon cœur s'emballe – douce espérance. Mon crâne turbine à nouveau, les images défilent, ma mâchoire se crispe dans un mouvement presque imperceptible. J'espère. Je prie – presque. Et puis je recule, souhaitant tout sauf ça pour ses beaux yeux, ses longs cheveux, son visage tendre. L'ombre se relève : la robe tourne, s'envole, danse pour mon regard fou. Je suis fiévreux, je crie au mirage – je hurle au miracle. Immobile. Immobile, mais debout.
Son sourire m'explose à la figure. Elle court. Non, elle vole. Oui, elle s'envole jusqu'à moi : comme une feuille, une fleur éclose, un papillon, une nuée d'étincelles. Plus elle s'approche, moins je respire. Mon cœur rate quelques battements, à l'intérieur, tout déraille.
Et quand son corps percute le mien, autour de nous, tout s'éteint. Et quand son corps se heurte au mien, je vis. Oui. La vie est là : au creux même de ses bras, de son cou, de son souffle irrégulier, des ses cheveux qui se collent à mes lèvres, de son odeur légère, de ses mains qui me cherchent. Le manque – que dis-je, la délivrance – me submerge. C'est une vague que je tente de saisir entre mes bras. Une vague bien plus haute, bien plus forte que moi. Je plonge mon nez dans sa chevelure : elle n'est plus aussi douce qu'avant, un brin emmêlée, mais elle est là. De mes doigts, je saisis sa taille fine, dessinée pour que j'y repose mes bras. Fort, je la serre contre moi. Qu'elle se colle, qu'elle s'accroche, qu'elle ne me lâche jamais plus. Je suis son port, elle est mon navire, je suis son ancre.
Et je respire son odeur, j'inhale son parfum, je me drogue de son fumet. Elle s'éloigne, un brin. Mes membres tremblent. Toi, toi, toi. Toi ici. Toi. Toi. Toi. Et moi. Nous. Réunis, face à l'infini. Face au vide, face au blanc, face à l'absence de vie. Toi. Moi. Nous. Est-ce que tu entends mon cœur qui bat ? Mon cœur qui ne bat que pour toi ? J'aimerais pouvoir lui murmurer ses mots, mais ils restent coincés dans ma gorge trop sèche. Alors je saisis son menton, je lève son visage vers le mien et je laisse mes yeux embués faire le boulot. Mes mains agrippent le tissu, le froissent, rêvent de le déchirer : ma belle resplendi quand elle est nue, je le sais et je l'espère. Sa peau qui brille me manque. comme tu m'as manqué... Les mots m'échappent, se faufilent et viennent brisé l'émouvant silence. Ce silence presque charmant, accueillant.
J'ai peur de la toucher trop, peur qu'elle ne s'efface, qu'elle ne disparaisse si je la bouscule un peu trop.

Sursaut intérieur : et si tout cela n'était qu'une mise à l'épreuve ? Une première torture dans cette ville que je connais pas ? Et si cette femme n'était pas celle que j'aime ? Si elle n'était qu'une copie, une illusion, un écran de fumée ? Fébrile, pressé, je caresse son visage, le détaille, le malmène presque. Et si ce n'était qu'un masque ? Je tremble et mes sourcils se froncent. À nouveau, j'ai froid. europe? Mon ton est interrogateur, peut-être un peu sec. Entend-elle la peur entre mes expirations ?
Europe, mon Europe, dis-moi que c'est toi. Je t'en pries. Être une nouvelle fois séparé de toi me serait insupportable. J'en mourrais, Europe, je te le promets. J'en mourrais, ici-même, sur ce sable blanc que je ne vois pas tant tes traits m'importent. Près de ce lac que j'ai traversé sans m'en rendre compte ou presque, ce lac qui me sépare de la vie. Europe, je t'en prie, dis-moi.
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Europe Volodya Åkerfeldt

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MessageSujet: Re: et dans tes bras tout renaîtra. /wolfgang   et dans tes bras tout renaîtra. /wolfgang I_icon_minitimeLun 26 Mar - 16:33

Et puis ses mains. Ses mains qui percutent mon visage, ses mains qui me caressent pour se – me - rassurer, ses mains que je connais si bien, ses mains que je sens partout. Partout mais nulle part à la fois : c’est comme s’il n’osait pas, comme s’il n’y croyait pas. Comme s’il n’y croyait plus. Et de tous mes pores je hurle son retour sur cette terre salie par nos pêchés. Il a le souffle court et j’aimerai apaiser son cœur, l’embrasser, le toucher, lui donne mon air. Partager l’impossible. Comme tu m’as, toi aussi, manqué. Tu m’as manqué les jours de pluie, tu m’as manqué sous la neige. Tu m’as manqué en pleine nuit, quand d’habitude je me retourne et que tu es déjà réveillé. Tu m’as manqué le matin, quand c’est moi qui te réveille à coups de reins. Tu m’as manqué en haut et en bas. Tu m’as manqué partout, avec elle et il, puis même avec lui. « Mon dieu, Wolfgang. »

C’est mon cœur qui bat contre le sien. C’est son cœur qui doute contre le mien. « Wolfgang, c’est moi. Wolfgang. Wolfgang bon sang, Wolfgang. C’est si bon de dire ton prénom. » Excès de bonheur et mes yeux qui muent fontaines. Mon sourire pour le sien. Moi l’hystérique, je cris mon bonheur. « Wolfgang ! Regardez, Wolfgang ! Le sable, la mer, les arbres, la forêt, mais Wolfgang. Bon sang, Wolfgang. Wolfgang comme Wolfgang, comme Wolfgang. » Wolfgang comme un plus deux font trois : l’inévitable réalité devant le bleu de mes yeux. Je touche, je tâte le malléable pour lui prouver ma présence. Mes doigts fins ferment ses paupières. Je longe son nez divinement bien proportionné pour le reste de son visage. Le contour de ses lèvres avides qui enveloppent bien rapidement le bout de mon ongle. Ses joues creusées par un sourire qui prend racine. Ma plante que j’arrose d’un amour impensable. J’embrasse son front, j’embrasse son coup. Ici, mes mains traversent l’air presque froid pour se perdre dans le brun de ses cheveux, humidifiés par la brume avoisinante. Ses épaules fortes, puis ses bras, qui m’ont porté tant de fois. Ses mains. Son torse que je voudrais nu contre le mien, le sentir lui, encore plus fort. M’imprégner de l’odeur de sa peau, du touché de sa peau, du goût de sa peau. Ses hanches diablement provocatrices. Ses cuisses, et j’en arrête ici la description pour coller mes lèvres aux siennes. « Je suis aussi Europe que tu es Wolfgang. » Mon souffle qui se perd pour le sien. Tout tourne, tout tourne au dehors. Je ne sens plus l’air et l’air ne me sent plus. Une envie irrépressible de ne plus jamais ouvrir mes yeux, de rester là, éternellement, statue figée dans les bras de son épousé. Plus rien n’existe sinon nous. C’est comme ça, avec toi. Si tu es toi, toi et bien toi, alors il n’y a que toi. Et qu’une fusillade nous surplombe ne dérangerait pas notre bulle à nous. Je veux bien disparaitre tous les jours si c’est pour te retrouver toutes les nuits. « Wolfgang, tu y crois maintenant ? »

J’ai tant de chose à lui montrer. Je me suis construit un chez-moi, une cabane au fond des bois. Elle est accrochée à la plus haute des branches du plus haut des arbres : c’est le ciel qui me réveille tous les matins. Le sol est de bois aussi bien que les murs, aussi bien que le toit. J’ai un lit double aux draps blancs. Comme tu aimerais, Wolfgang. Mais dis-moi, qu’elle est la raison de ta venue. Ici, ils nous l’ont annoncée sans autres détails. Vas-tu repartir ? J’hésite à reculer, si c’est le cas, je n’aurais pas dû m’approcher. Si tu repars, je pars aussi, mais nous n’emprunteront pas le même chemin. Bientôt je suis lasse de penser, je ne veux pas de mots, je le veux lui. Je te veux toi. Je veux retrouver ce qui était nous et ce qui le sera encore cette nuit. J’ai retrouvé mon passé, mon futur et mon présent en une même personne : toi. Et c’est si bon que je me couche dans tes bras. Je remplis l’espace pour transformer nos deux corps en un unique. Voilà, maintenant nous sommes nous. Un nous compact, un nous uni.

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Wolfgang O. Dahl

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MessageSujet: Re: et dans tes bras tout renaîtra. /wolfgang   et dans tes bras tout renaîtra. /wolfgang I_icon_minitimeVen 30 Mar - 16:44

L'AMOUR EST UN RÊVE POUR DEUX.

et dans tes bras tout renaîtra. /wolfgang Tumblr_m0q43giXKI1qfhyrio1_500
Europe. La retrouver ici sonne comme la fin de mon errance, le renouveau, l'absence de maux, la vie. La mienne. Europe. La serrer dans mes bras, l'effleurer, la sentir. Enfin. Se doigts parcourent ma mâchoire, ils caressent ma peau, ils réparent mes maux. Je baisse les yeux, le temps d'un instant. Le temps de me souvenir – le temps d'espérer. Ça ne peut être qu'elle. Ils ne pourraient pas me tendre un piège, ils ne la connaissent que trop peu. Il n'y a que moi qui sache son odeur et sa voix quand elle tremble. Les battements irréguliers de son cœur. Je suis le seul, l'unique, à connaître ses choses là par cœur. Le seul à pouvoir la réinventer si elle venait à disparaître de mes jours. Je le sais parce que j'ai passé des heures à l'observer, à la caresser. Des années à l'aimer.
Et quand à nouveau mon regard se pose sur son visage, je ne vois plus que l'eau. Deux sentiers mouillés cavalent le long de ses joues. Pourquoi pleure-t-elle, puisque je suis là. Pourquoi pleures-tu, puisque nous sommes deux ? Elle crie. Elle crie, elle pleure, elle sourit. Dans mon crâne, c'est le chaos. Tout s'entrechoque, tout se mélange. Je m'accroche à son sourire : seule preuve tangible de son bonheur. Je le serre contre moi, je m'y abreuve et à l'aide de mon seul souffle, je tente de chasser les larmes. Ses lèvres sont chaudes quand elles se posent sur ma peau fraîche. Ses lèvres sont chaudes, elles sont douces, elles sont miennes. Tu es mienne, Europe. Tu es la mienne. Et personne n'y pourra rien changer. Elles sont miennes quand elles s'accrochent à ma bouche. Ma bouche offerte. Ce baiser, comme une dose d'oxygène. Comme une promesse, un peu d'ailleurs entre elle et moi. Je l'entends, maintenant. Je l'entends et mieux : je la crois. Je sais que c'est elle. Je sais.
je sais. Mes mots, comme un hoquet. Je les répète, deux fois, trois fois, dix fois et je me tais. Je sais. Je te crois. Mon souffle s'entrecoupe. Je la sers si fort contre mon corps que j'ai peur qu'elle se brise en milliers de morceaux. Et quand bien même cela devait arriver, je serais capable de la reconstruire, os après os, pore après pore, creux et monts. J'y passerais cent ans, peut-être mille, mais je le ferais. Pour cet instant qui pourrait durer le temps d'une éternité.

Mes doigts s'accrochent à ses hanches. Joueurs, ils passent sous le tissu de la robe qui vole au vent. Si seulement... J'embrasse son cou, ses cheveux et ses doigts. J'embrasse ses pensées, ses larmes, ses peurs. J'embrasse toutes ces nuits où nous n'étions pas ensemble, ses réveils que j'ai manqué et ses angoisses. J'embrasse le manque, la peur, le vide. Les yeux fermés, comme pour mieux profiter du reste : chaque mouvement, chaque sensation, chaque froissement de sa peau contre la mienne est comme démultiplié dans mon crâne. Et le moindre des ses souffles est mien. europe, je soupire. Et son prénom sonne tellement mieux que lors des nuits solitaires, quand je le répétais dans l'attente d'un miracle. Mes mains se crispent sur son corps. Douce passion, folle envie. Je bouillone, le sait-elle seulement ?
Je suis incapable de décoller mon corps du sien. Nouveau frisson. Nouveau sursaut. Que fait-elle là ? Europe, mon Europe, dis-moi. Raconte-moi. J'ai des milliards de questions à poser, mais j'ai bien trop peur pour les articuler. Je ne sais que trop bien son corps mutilé, la peur dans son regard, sa douleur et la mienne. Je sais tout ça – et tout ça m'ensevelit alors que je la serre encore plus fort. Alors que je la désire, toujours plus fort. Falkenberg n'est pas pour toi, mon amour. J'ai peur. D'une peur noire et terrible, insidieuse et vicieuse. Comment a-t-elle pêché ? Connait-elle mon crime ? Lucidité. Folie et lucidité qui se mêlent quand j'articule contre son oreille et entre deux baisers, fuyons. allons nous en, europe. tu n'as rien à faire ici. tu as assez souffert. fuyons, je t'en pris. J'ai peur et je tremble.
Quand je trouve enfin la force de décoller mon corps du sien, de me détourner pour fixer le lac, la barque est déjà presque invisible. Elle s'éloigne, ne m'attend pas. Ne nous attend pas. Bien sûr. Nous sommes bloqués ici, pour l'éternité. Europe. Ma pauvre Europe. Je ne peux plus la sauver. Je ne peux plus rien. Je tombe à genoux sur le sable blanc. Un cri silencieux traverse mes lèvres désormais closes et atrocement sèches.
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Europe Volodya Åkerfeldt

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MessageSujet: Re: et dans tes bras tout renaîtra. /wolfgang   et dans tes bras tout renaîtra. /wolfgang I_icon_minitimeSam 14 Avr - 20:02

Il y avait quelque chose que Wolfgang ignorait. Quelque chose qu’il ne savait, qu’il ne voulait pas savoir, peut-être. Mais le fait était là : j’aimais Falkenberg. J’aimais la pluie, la neige, le vent. Le sable et le lac si calme, si mystérieux. Les arbres, toujours des arbres. Si hauts qu’il était rare d’en voir le sommet. J’aimais le vieux bar du village et ses musiques suédoises, le tenancier et ses histoires de d’avant-guerre. J’aimais depuis les falaises jusqu’au vieux cimetière. La forêt, encore la forêt. Pouvoir partir en courant pour s’y cacher. Tant d’arguments pour le faire changer d’avis. Et puis plus d’extérieur. Pas d’amis superficiels, plus besoin de sourire lorsqu’il le fallait ni même de rire si l’on voulait pleurer. Être soi-même sans les dictats de la ville et de ses habitants. L’avoir pour moi seule. Pas de drague. De regards mal placés. Passer nos journées ensemble puisque plus de travail. Se nourrir l’un l’autre. La liberté enfermée, vous y croyez ? L’enfer n’était pas Falkenberg, mais l’endroit où il n’était pas. Qu’importe le lieu si tu es là. A l’inverse, c’est aussi simple que ça : tout est dépeuplé. Et j’ai beau dire, c’est le pire des martyre. Quand tu es loin moi aussi je m’éloigne : je suis ailleurs, je suis absente. Je ne suis pas moi mais mon ombre. Il me fallait te le chuchoter. Rattraper ton regard qui suivait au large la barque qui marqua ton arrivée. « Même si nous le pouvions, je ne voudrais pas fuir. J’étais seule, alors certes, j’ai souffert. Mais maintenant nous sommes deux. Maintenant il n’y a plus que toi et moi, juste nous. Pour moi c’est tout ce qui compte. Qu’importe le lieu mon amour. Tu verras, tu t’y feras plus vite que tu ne peux le penser. J’ai des montagnes à te montrer et les sources d’eau chaude ne pourront que te tenter, tu verras, fais-moi confiance Wolf, après tout c’est nous. »

Une peur pourtant persiste. Alors que je retrouve le profond de son regard, j’ai peur qu’il ne s’acclimate pas. Et s’il n’aimait pas cette nouvelle vie ? Nous n’aurions pas le choix, cela ne changerait rien. Nous sommes coincés ici, qu’il le veuille ou non. Et il le voudra. Je n’ai qu’une envie : lui faire aimer l’endroit autant que moi. Mes pieds nus sur l’embarcadère prennent froid, et le rêve de ses bras m’emporte au loin. Je le tiens par la main, tendrement, mais fermement. Il me suit sans hésiter et je l’emmène au-delà de l’eau, là où le sol se modèle sous nos pas : le sable. Ici nait une plage blanche, une fine couche minérale douce et chaude sur ma peau. Devant nous, la buée délivrée par le lac est épaisse. Derrière, c’est la forêt qui fait rage. Nous siégeons dans un entre deux. Là où calme est encore maitre mot. Un pas de plus et la folie nous prendra. Un pas de plus, et nous serions en danger.

Alors on s’est couchés. En riant, je l’ai poussé dans le sable. En riant, je l’ai encore une fois retrouvé. Cette fois-ci, vraiment le mien. On riait. On riait et j’ai pleuré. J’ai échoué mon corps sur le sien et nos souffles se sont encore une fois mélangés. J’étais bien, j’étais moi. Tout était propice à notre amour et le sable chaud était pour moi appel à la tendresse. J’ai fait une petite montagne de sable autour de nous pour l’appeler frontière, pour l’appeler barrière. Il m’a regardée. Dans ses yeux, j’ai su que j’existai. Nos souvenirs, lui, moi, moi, lui. Nous. Notre chambre, le lit blanc (je n’ai jamais accepté la couleur), le canapé et tant d’autres. Tant d’autres lieux de notre amour. Tu t’en souviens, Wolfgang ? Trop longtemps que je ne l’avais pas vu nu, et l’envie d’enlever son t-shirt, pour le simple fait de le voir encore, était presque intenable. Mais j’ai tenu. Et je tiens encore, allongée à côté de lui, ma main dans ses cheveux, mon regard dans le sien. Une jambe autour de sa taille. Combien de temps tu tiens, comme ça ? Si l’éternité pouvait me prendre, alors ce serait maintenant.

Maintenant, et pour toujours.
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