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 cemeteries of london ▲ absconsus

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N. Daenarys Ashes

N. Daenarys Ashes



◭ messages : 279
◭ date d'inscription : 19/02/2012
◭ ancien métier : tatoueuse/artiste.
◭ âge irl : 31
◭ date de naissance : 20/03/1993

De quoi es-tu coupable ?
◭ mes complices: l'amour.
◭ mon crime: avoir créer les abîmes de feu, protéger celui que j'aimais dans leur chaleur.

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MessageSujet: cemeteries of london ▲ absconsus   cemeteries of london ▲ absconsus I_icon_minitimeLun 20 Fév - 20:33

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CEMETERIES OF LONDON.

Il n'y a plus rien finalement. Mon corps est une boîte creuse dans laquelle résonne le néant. Je n'ai plus mal ou alors j'ai mal tout le temps, je ne sais plus vraiment. « Aujourd'hui, tu dois vivre Daenarys. » Phrase utopique qui se répète chaque matin, comme s'il s'agissait d'un vieux disque rayé que le temps n'est plus capable d'arrêter. Mes paupières s'ouvrent sur l'obscurité de Falkenberg, mes rétines attrapent ses ombres pour nourrir l'illusion que tout n'est pas fini, qu'il y encore de la vie. Ici, quelque part. Même si chaque ruelle est souillée par la criminalité. Je vis hors du temps depuis un moment. Les insomnies dérèglent les heures, dormir pour oublier les souvenirs et éteindre les cris abominables qui eux ne dorment jamais. Pour essuyer le sang qui a coloré mes mains d'enfant autrefois. Dormir pour vivre en somme. J'ai l'âme vagabonde. La déconnexion de mon cortex est accablante. Je ne suis qu'un débris de chair qui se perd dans les dédales d'un univers brisé. Celui des condamnés, des exilés. La raison n'est qu'une euphorie que le monde ne comprendra jamais. Non, plus rien de sens. Peut-être même qu'il n'y a jamais eu de sens et pourtant la douleur assaille. Elle crame d'un feu enivrant chaque cellule composant mon triste corps anémique. Mon cerveau se disloque, arrachant les quelques brides de raisons que la conscience m'a laissé. La logique s'effondre à mes pieds. Je n'ai jamais su qui j'étais ou alors je transforme la vérité en mensonge ironique. Dans les heures placides de mon chaos, il m'arrive de faire comme si jamais rien ne s'était passé. Comme si les flammes ravageant ses chairs n'étaient qu'un cauchemar que mon réveil terrasserait avec habilité. Foutaises. Jouer l'insouciante ne me donnera jamais l'absolution.

Un besoin de réfléchir s'était fait sentir, c'était le dernier hurlement de ma raison qui tirait l'alarme. Lorsque j'ai quitté mon appartement, la lumière blanche et froide d'un jour d'hiver colorait la ville d'une teinte immaculée inquiétante. L'instinct sauvage s'écoulant sous le tissu de ma peau m'a emmené jusqu'aux chutes éternelles. Un nom peut-être un peu trop lyrique pour la liberté indomptée qui s'y dégageait. Je me suis assise sur l'un des rochers situés aux alentours. Suffisamment proche pour me délecter du son fulgurant de l'eau qui s'abat avec violence. Il s'accordait avec l'apocalypse de mes sens, il apaisait presque les brûlures que mon échine portait en elle quotidiennement. Cet endroit était certainement celui que j'appréciais le plus à Falkenberg. Il s'associait à l'anarchie de mes pensées brutales et il avait cette douceur insaisissable que je dissimulais derrière la démence. Au fond, j'avais désiré être folle. C'était une certitude inconnue par les autres, élaborée par mon silence. Mon corps n'était peut-être qu'une boîte mais j'étais la seule à en détenir la clé. Dans cette boîte, il y avait l'entité même de ma destruction. Les raisons incolores du pourquoi de toute cette incompréhension que j'injectais dans les rétines de ceux qui s'étaient obstiné à m'analyser. Il n'y avait pas de secret que l'on pouvait dévoilé et pourtant j'avais l'intime conviction que le suicide de ma mère était l'ombre de ma calomnie. J'aurais pu subir la rage de mon père, si elle n'avait pas laissé la mort remplir ses veines. J'aurais pu vivre ma vie normalement. Connaître ces sentiments que l'on m'a toujours arraché sans que je n'ai pu les tenir entre mes phalanges abîmées ne fusse que quelques brèves minutes. Oui, j'aurais pu mais je suis ici.

J'avais demandé à Absconsus de me rejoindre, pour je ne sais quelle raison. Peut-être qu'au fond, j'allais le faire venir pour rien mais quelque chose au plus profond de mon être désaxé réclamait sa présence. Mon imagination devait certainement me jouer des tours mais je m'en fichais bien. Dans toute cette déraison qui m'avalait petit à petit, il arrivait simplement à allumer cette lumière que j'ai toujours fui et par moment, j'en tremblais de peur car la seule fois où j'ai vu cette lumière, c'était dans les profondeurs opalines d'un regard tourmentant mes nuits. Celui de ma victime, celui de la seule personne que j'avais aimé et je refusais l'idée, avec une agressivité peu commune, de toucher à Absconsus. Il ne méritait pas que je lui arrache ses souffles. Il méritait que quelqu'un les lui offre et pourtant c'était bel et bien lui que je désirais voir. Personne d'autre. On m'a souvent dit que parler était un remède alors pourquoi j'avais tellement de difficulté à le faire ?
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Absconsus Farewell

Absconsus Farewell



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MessageSujet: Re: cemeteries of london ▲ absconsus   cemeteries of london ▲ absconsus I_icon_minitimeMar 21 Fév - 9:05

La nuit avait été froide, dénuée de présence et terriblement longue. Dans cette ville de criminels en tout genre, l'un deux n'avait pas dormi. Il avait observé le ciel avec attention, contemplant la danse des nuages et perdant son temps en comptant les étoiles. Il s'était posé des questions sur son passé, s'était interrogé sur le bien-être de sa famille. Il ne pouvait parler d'eux en tant que proches. Il n'avait tout simplement pas eu l'occasion de tisser des liens forts que l'on renforce avec les chaînes de l'amour. Il poussa un soupir qui laissait sous-entendre un semblant de lassitude. La fatigue commençait à s’abattre sur ses paupières, il avait l'étrange impression qu'on lui avait greffé des enclumes à chaque cil. Les brumes opaques de son cerveau se dissipaient peu à peu, et le souvenir de devoir rejoindre une certaine Daenarys s'imposa à lui. Une journée s'était déjà écoulée. À Falkenberg, on perdait la mesure du temps, on ne vivait plus vraiment sous les règles de société. On existait selon les besoins de notre corps. Chaque geste, chaque mouvement était dicté par ce que ressentait l'enveloppe charnelle des habitants. Tous avaient beau être étrangers aux autres, ils étaient cependant rangés dans le même sac. Dangereux criminels. Avec certes des degrés différents, mais dangereux tout le monde. Qui n'a jamais vu la lame d'un couteau briller, ou encore le regard d'un monstre dans son dos ? Quel habitant de Falkenberg n'a jamais été surpris par le visage d'hommes déformé par la haine et par les coups de poings ?

Absconsus émergea dans l'endroit où il avait passé la nuit. Ses yeux papillonnèrent un instant, éblouis par la froide lumière du jour. Le froid lui gifla le visage. Une forêt entière se dressait face à lui, et sans hésiter, l'homme tatoué pénétra dans cet épais amas de verdure piquante. Il voyait de petits rongeurs gambader partout. Et un ricanement amusé s’échappa de ses lèvres lorsqu'il repensa au nombre d'animaux qu'il avait disséqué et empaillé par le passé. Il en avait fait verser, du sang. Même la pire des tortures ne pouvait l'émouvoir. Plus il s’avançait, et plus le bruit monstrueux des chutes d’eau se faisait entendre. Il était bientôt arrivé, mais le manque de sommeil faisait qu'il marchait plutôt lentement.

Les premiers chaos se firent visibles, et sur l'un des rochers qui se penchait dangereusement vers l'eau tourbillonnante et glacée, Absconsus aperçut une silhouette familière. Une cascade de cheveux blonds descendait dans le dos de la jeune femme. Le tatoué s'approcha, et prit place à côté de Daenarys, assit en tailleur, son cerveau mesurant le nombre de mètres entre le sol et lui. « Envie de se baigner ? » marmonna-t-il à sa voisine, le bout de ses doigts faisant pression sur le dos de Daenarys. Absconsus ramena son bras à lui, puis se frictionna les bras en raison du froid. En effet, il n'était vêtu que d'un tee-shirt délavé et déformé, et les trous de son jean n'aidaient en rien pour garder la chaleur. « Pourquoi tu voulais me voir ? » ajouta-t-il, fixant sa voisine avec un sourcil levé. Car oui, il était venu, mais pour une raison qui lui était inconnue. Néanmoins, la présence de cette fille était loin de le déranger, il appréciait beaucoup parler avec elle. Elle semblait robuste d'un œil extérieur, mais au fond, tout au fond d'elle, elle était démolie. On avait tenté d'assassiner son âme et son cœur trop de fois, et elle était tellement amochée qu'Absconsus avait pris le temps de l'aider à appliquer des pansements un peu partout.


Dernière édition par Absconsus Farewell le Lun 19 Mar - 16:43, édité 1 fois
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N. Daenarys Ashes

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MessageSujet: Re: cemeteries of london ▲ absconsus   cemeteries of london ▲ absconsus I_icon_minitimeMar 21 Fév - 15:02

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CEMETERIES OF LONDON.

Une brise hivernale et morbide s'attarde sur la candeur de mes joues creuses. Les frissons parcourant mon épiderme me rappelle que je suis encore en vie. Silencieuse, mon attention s'offre aux moindres bruits remplissant l'obscurité de cette forêt délaissée par la plupart des habitants. Une disharmonie incertaine m'emprisonne dans un silence religieux et a dessiné les esquisses d'une misanthropie chronique sur les écailles de mon indifférence. Mes souvenirs s'entassent au cœur d'une toile écorchée par des ratures violentes et des larmes salissantes. La symphonie du paradoxe s'étale sur l'instabilité de mon âme. Une guerre tyrannique fusille mon être, transformant ma peau en lambeaux déchiquetés par une souffrance que j'ai finalement fait mienne. Dans cette folie, j'ai compris que je ne pouvais être Daenarys qu'en sa présence. Elle conditionne ma vie, alimente cet incendie éternel, niché dans les abîmes de mes os. Il y a le feu dans mes veines qui me fait oublier la douleur de ce cœur gelé à l'intérieur de ma poitrine. Ses battements inaudibles fracturent les derniers sentiments. Le silence des morts n'a jamais hurlé aussi fort qu'à Falkenberg. La petite fille qui sommeille dans le vacarme de mon existence est trop faible pour supporter le poids de l'attachement. Elle glisse entre vos doigts et elle court dans cette fragilité qui l'amènera quand même à chuter. J'observe le spectacle, assise sur ce rocher. La tête perdue dans les cieux aliénés de mon imagination. Des cheveux à la blondeur innocente, des yeux azurés et un liquide rougeâtre coulant le long de ses mains. Tout est allé très vite. Ma mémoire garde cette teinte nébuleuse s'étalant sur le cadavre de ma mère. Allongée, je l'ai observé se vider de son sang. Sentant des larmes dévalées silencieusement le long de mes joues. La respiration haletante et la paralysie de mes membres face à la mort. Déchirure de l'encéphale et puis plus rien.

Le saignement de ma psyché m'ouvre la porte de l'exil. Doucement, je m'enfonce dans l'immaculé des souffles éteints. J'entends des soupirs viciés au delà de nos réalités, des jugements portés. Il y a des terres hors de portée aux humains. Cadavres déambulant dans l'abysse du monde. La violence de mes songes scarifie la lumière virginale. L'utopie de ces lieux mortuaires. Parfois on peut entendre les cris des châtiés, condamnés à errer dans l'asile de leurs pensées corrosives. Moi, je préférais la brutalité de l'eau. Maîtresse devant laquelle ce feu qui m'habite n'est qu'un malade vulnérable. Les désirs embrasés sont tellement souillés par la luxure que mes lèvres se sont desséchées sous l'ardeur de mes sentiments. La passion, la destruction. Qu'elle est la différence au fond ? Je me retrouvais assoiffée. J'attends l'orage, l'abattement furieux du tonnerre contre la terre et la pluie infernale comme unique salut. Mon regard fragile se perd face à la vue magnifique que m'offre l'endroit. Mes iris deviennent satinés par le charme qui m'envenime. Moi et la dangerosité du vide dans lequel des tonnes d'eau se jettent. Moi et cet endroit enveloppé dans la beauté farouche des jours oubliés. Une présence se fait sentir, une ombre à la pâleur peu commune que je saurais facilement reconnaître dans une foule. Il s'assoit à mes côtés, sa main se perdant quelques secondes sur mon échine. « Envie de se baigner ? » Le regard toujours tourné vers le néant, la discrétion d'un sourire imperceptible se dessine sur mes lèvres chétives. Absconsus, un prénom étrange. Tout aussi étrange que son propriétaire. L'allure de l'homme aux tatouages m'intriguait irrévocablement. Une sorte de froide puissance. Une présence qui se voulait imposante. Il était cette différence que mes prunelles avaient très vite attrapées dans leurs filets. « Pourquoi tu voulais me voir ? » À cette question, je tournais mon visage vers mon interlocuteur. En voilà une bonne question, Absconsus. Une présence, je voulais une présence et cette présence à ton visage. « Une envie ou alors un besoin. Sans doute les deux. »

Le froid devenait irritant mais je n'en avais rien à faire. La douleur ressentie par mes phalanges est secondaire, tout mon être est secondaire et mon esprit n'est plus apte à être quoi que ce soit. Aujourd'hui mon prénom portait cette étiquette. Criminelle incendiaire, meurtrière des enfers et encore d'autres appellations auxquelles mon âme était trop fatiguée pour répondre. Il était rare de trouver la sérénité en ces lieux, l'instant que je vivais était donc d'une valeur inestimable. Contrairement à ce qu'il m'arrivait de lui faire croire, la présence du jeune homme à mes côtés m'apaisait. J'avais cette impression que rien ne pouvait m'arriver ici et que les démons siégeant mes chimères se dissipaient avec les brumes de Falkenberg. « Je me demandais simplement pourquoi les gens se donnent la mort. Est-ce qu'ils ont conscience des conséquences ? » Je connaissais certainement la réponse mais j'étais incapable de me convaincre, incapable de le comprendre. Les fragments de ma vie se sont noyés dans le néant qu'à laisser ma mère. Une injustice que je n'ai jamais su comprendre, engendrant ces larmes qui ne coulaient qu'à l'intérieur.
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Absconsus Farewell

Absconsus Farewell



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MessageSujet: Re: cemeteries of london ▲ absconsus   cemeteries of london ▲ absconsus I_icon_minitimeMar 21 Fév - 19:09

Ses yeux étaient rivés vers le bas des chutes, ils observaient les tourbillons de l'eau. Absconsus s’imagina alors qu'il devait être horrible de mourir noyé, de sentir l'eau s'engouffrer en soi, et de voir sa vie s'écouler à la vitesse du liquide. Il fronça alors les sourcils, se raidit sur son assise puis recula de quelques centimètres, précieux centimètres qui pouvaient éviter la mortelle glissade. Daenarys donna réponse à sa question, et l'homme tatoué eu un sentiment de surprise. Elle était bien la seule personne à ressentir l'envie, et même le besoin de le voir. Absconsus était quelqu'un que l'on redoutait, il n'inspirait pas la confiance et appelait la méfiance. C'était bien trop souvent des regards lourds de sens qui glissaient sur son ombre. À cause de tous ces gens, il aurait très bien pu se renfermer comme une huître, et parfois s'ouvrir pour prendre une goulée d'air frais. Mais non, au lieu de ça, il n'avait que faire des autres. Il choisissait l'ignorance à l'affrontement, l'indifférence au chagrin. Cependant, il récoltait la solitude, mais il ne s'en plaignait pas. Il n'était pas des meilleures compagnies, et pourtant, avec un soupçon d'effort, il arrivait à devenir agréable.

La froide température se faisait sentir, pénétrant chaque pore et y enfonçant un clou glacé. Un frisson s'amusa à courir le long de l'échine d'Absconsus. Il ramena ses genoux à sa poitrine, puis s'enroula dans ses bras, créant une certaine distance entre lui et Daenarys. « Je me demandais simplement pourquoi les gens se donnent la mort. Est-ce qu'ils ont conscience des conséquences ? » il tourna la tête vers son interlocutrice, puis hausse un sourcil, à la manière de ceux qui ne comprennent pas une question. Sauf que cette fois-ci, la question avait pris Absconsus au dépourvu. Au fond, ce dernier savait parfaitement que sa voisine parlait de sa mère, qui s'était donné la mort devant sa fille. Certes, cela avait quelque chose d'atroce, mais Absconsus gardait un visage impassible, totalement dépourvu d'émotion. Tout ce qui était mort exerçait une attraction sur lui, mais rien ne le dégoûtait, il avait eu tant de fois à faire avec des corps sans vie qu'il n'y prêtait même plus attention. « Ce sont les âmes perdues qui se donnent la mort. Elles se disent qu'il n'y a plus rien sur Terre pour les pousser à se battre, à survivre. Alors elles font le choix de mourir avant. Certains te diront que le suicide, c'est prendre l'option de la facilité. Mais non, loin de là. Il faut s'armer de courage pour pouvoir oser se tuer. Alors bien sûr que oui, elles en ont conscience, ces âmes perdues, des dégâts qu'elles vont faire autour d'elles. » Il marqua un temps d'arrêt, les sourcils légèrement froncés. La question était difficile, et de plus, chaque avis était totalement subjectif. « Mais tu sais je crois que ta mère a ressenti toutes les peines du monde sur ses épaules avant de se tuer. Elle s'est juste dit qu'il était mieux pour elle d'abréger cette souffrance qui la rongeait elle, pour ne pas te voir pleurer tous les jours. Elle est arrivée à un point où ses bras se sont baissés. Elle a saturé. Et je pense qu'elle l'a fait pour ton bien à toi. » Absconsus espérait avoir répondu comme il se devait à la question de Daenarys. C'était un sujet qui demandait beaucoup de réflexion, et l'image qu'elle se rappelait en évoquant ce souvenir devait être affreusement douloureuse. Et pourtant, c'était un cap important à passer. Il arrive un moment, un matin où l'on se réveille en se disant qu'on ne pleurera plus de tristesse pour le défunt. Où l'on fait le tri, on garde les beaux instants et on oublie les malheurs de jadis.

Si Daenarys cherchait du réconfort, elle aurait du mal à en trouver chez Absconsus. Elle se heurtait à une porte de fer blindé dont la serrure était tellement rouillée qu'aucune clef n'était capable de l'ouvrir. Mais le taxidermiste s'était pris de sympathie pour elle. Elle avait deux aspects, l'un fragile et mouvementé, l'autre dur et complètement stérile. Elle n'était pas facile à cerner, et pourtant Absconsus essayait de s'adapter à ses brusques sautes d'humeurs. Ce dernier appréciait surtout la complexité de Daenarys, il lui portait tellement d'intérêt que le temps passé en sa compagnie défilait rapidement. Et de ça non plus, il ne s'en plaignait pas, car à Falkenberg, les jours et les nuits étaient terriblement longs.
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MessageSujet: Re: cemeteries of london ▲ absconsus   cemeteries of london ▲ absconsus I_icon_minitimeMer 22 Fév - 21:25

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CEMETERIES OF LONDON.

Peut-être que faire face demander trop de courage et que ce courage, j'ai fini par l'abandonner quelque part entre la folie et les conséquences de cette dernière. Les divagations de mes pensées sont les parasites rongeant les derniers moyens de me sauver. Je ne cherche pas une victoire honorable, je ne cherche plus rien depuis longtemps à présent mais les espoirs sont souvent bâtis dans l'inconscience. C'est ce qu'on appelle communément l'instinct de survie. L'idée mortuaire d'éteindre mes souffles m'a déjà traversé l'esprit plus d'une fois et pourtant, je préférais éteindre ceux des autres. Avec douceur. Dans le cocon de tendresse malsain qui ne cessait de grandir. Les illusions sont faites pour apaiser les maux de la réalité et bien souvent la plupart des gens ne se fiaient qu'à ces dernières. Ils étaient superficiels, moi aussi je le suis sans doute. Et je ne blâme personne. Au fond, nous étions tous pareils. Les vertiges aliénés n'étaient pas une excuse suffisante pour prétendre le contraire. L'inhumanité était un crime que l'on me mettait sur le dos avec une facilité déconcertante. Les regards critiques me semblaient vides de sens. Ce n'était simplement pas logique. Le suicide de ma mère a du être le déclencheur. Une partie de mon cerveau avait enregistré la scène pour me la passer en boucle, sans que je ne trouve le moyen de mettre le film sur pause. Les plus grands psychologues vous diront que l'humain est fait pour craquer, pour se sentir faible. La sensibilité est donc ce qui le rend humain et pourtant dans mon cas, l'inhumanité était prônée à tout va. Comme si justement je ne ressentais rien et mes protestations sont restées inaudibles. Une criminelle n'avait pas le droit de s'exprimer après la sentence. On lui retirait ce droit d'humanité, justement.

Le même schéma se répète pour moi. Mes apparences dures et froides me donnent souvent l'impression d'être invincible mais toutes ces nuits remplies de cauchemars prouvaient bien le contraire. Cette douleur tyrannique qui m'enveloppe lorsque mes paupières ne parviennent pas à se fermer démontrait parfaitement que j'étais faible. Je haïs cette faiblesse aussi fortement que je haïs le fait d'aimer. Au fond, quel sorte d'être étais-je ? La manipulation m'empêchait d'oublier mon existence. Les sentiments, entre mes mains, ne sont que de vulgaires jouets qui tôt ou tard finissent pas me lasser. C'est certainement une des raisons pour laquelle mon choix s'était porté sur la présence d'Absconsus. Sa personnalité marginale me pousse à croire qu'il ne s'attend à rien et qu'il ne me collera pas d'étiquette comme la plupart des gens avec lesquels j'ai pu communiqué. Non, il ne le ferait pas car il avait cette façade d'indifférence qui le coupait du reste de la population. Et je ressens une facilité étrange à lui parler de ce genre de chose sans qu'il ne prenne ses jambes à son cou. Sa désinvolture me faisait bien comprendre que la solitude était quelque chose de bien ancrée en lui. Tout comme moi, au fond. Lorsque mon état mental était stable. C'était le reflet de mon indifférence qui se dessinait dans mes yeux lorsque sa silhouette m'apparaissait. Je ne saurais pas expliquer cela, c'était juste une façon d'être que nous avions en commun. Passer du noir au blanc est sûrement un défaut mais l'individualisme qui coagule en moi me force à me foutre de tout. Des conséquences, des regards et des résultats. Absconsus n'attendait rien de moi et je n'attendais rien de lui. La simplicité de nos dialogues était donc un remède apaisant. Je ne ressentais pas la honte d'exister lorsqu'il était dans les parages. Peut-être que j'étais folle d'écouter l'avis d'un assassin. Mais peu importe. À ce que je sache moi aussi, j'avais donné la mort.

« Ce sont les âmes perdues qui se donnent la mort. Elles se disent qu'il n'y a plus rien sur Terre pour les pousser à se battre, à survivre. Alors elles font le choix de mourir avant. Certains te diront que le suicide, c'est prendre l'option de la facilité. Mais non, loin de là. Il faut s'armer de courage pour pouvoir oser se tuer. Alors bien sûr que oui, elles en ont conscience, ces âmes perdues, des dégâts qu'elles vont faire autour d'elles. » Il avait certainement raison. Seulement si c'était courageux de se donner la mort alors qu'est-ce que c'était de se laisser vivre ? La confusion m'emplissait toute entière. Est-ce que c'était un crime de se sentir défaillir ? Mes pulsations cardiaques accéléraient sans m'en rendre compte. J'aurais certainement voulu pleurer mais de ça, j'en été incapable. Puisque je ne voulais pas verser des larmes alors que les conséquences, il n'y avait que moi qui les vivaient à l'heure actuelle. « Mais tu sais je crois que ta mère a ressenti toutes les peines du monde sur ses épaules avant de se tuer. Elle s'est juste dit qu'il était mieux pour elle d'abréger cette souffrance qui la rongeait elle, pour ne pas te voir pleurer tous les jours. Elle est arrivée à un point où ses bras se sont baissés. Elle a saturé. Et je pense qu'elle l'a fait pour ton bien à toi. » Peut-être qu'avec un peu de chance, je me noierais avec les larmes qui coulent en moi. La vérité, c'était que la fatigue me rendait trop malade pour être sensible. « oui, tu as certainement raison. » J'inspirais profondément, tout en laissant un silence qui était terriblement lourd à mes yeux mais qui devait être insignifiant aux siens. « Merci d'être venu. »
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MessageSujet: Re: cemeteries of london ▲ absconsus   cemeteries of london ▲ absconsus I_icon_minitimeVen 24 Fév - 15:30

Les doigts d'Absconsus effleuraient la surface râpeuse sur laquelle ce dernier était assis. Il pouvait sentir quelques gouttes glacées de la chute tomber sur lui. Il tourna la tête vers Daenarys et la détailla avec attention. Rien qu'en l'observant, il savait qu'elle avait mal. Elle souffrait d'un mal profond, et Absconsus pensait que c'était aussi physique que psychologique. Il faut peu de choses, pour détruire un être humain. Il faut savoir plonger le couteau là où ça faisait mal. Le taxidermiste le savait, car il l'avait fait quelques temps auparavant. Il avait enfoncé son scalpel et déchiré les chairs d'une jeune innocente pour faire souffrir quelqu'un. Et comme on se délecte des maux des autres ! Comme on apprécie les voir pleurer et se morfondre, lorsque l'on est à l'origine de ce terrible mal ! C'est facile de détruire, il suffit de savoir s'y prendre, de connaître suffisamment sa victime pour pouvoir la tuer à petit feu.

« Oui, tu as certainement raison. » au ton de sa voix, Absconsus devina qu'il n'avait pas été à la hauteur avec ses réponses, qu'il n'avait pas convaincu Daenarys. Il fallait dire que la question était plutôt ardue, et qu'il était difficile de fournir des arguments convenables. Un long silence s'installa entre les deux assassins, et l'homme tatoué s'absorba de nouveau dans la contemplation de l'eau, reculant encore un peu, de peur de glisser dans ces tourbillons mortels. Il ne tenait pas à finir sa vie avec les poumons remplis d'eau. « Merci d'être venu. » Il l'observa, et un sourire ravi étira ses lèvres pour un court instant. Pour une rare fois, c'était un sourire franc, pas cette grimace qui sous-entend un plaisir pervers ou un plan machiavélique. « C'est un plaisir, tu sais. Je ne supportais plus d'avoir ma chère solitude pour seule compagnie. »

Il était déroutant de vivre à Falkenberg, car c'était pire que la prison. C'était pire car chaque habitant – même innocent, était entouré des pires criminels. Et pourtant, cela faisait rire Absconsus, il riait du mal des autres. Lui n'avait pas peur de se faire poignarder à un coin de rue, il ne craignait rien, et s'il fallait mourir par un pire monstre que lui, ça n'était pas grave. Ou bien s'il devenait fou, il songerait probablement au suicide, et tenterait de s'empailler tout seul. Il y avait déjà pensé, et c'était probablement possible. Par contre, il serait mort bien avant la fin de la dissection. Parce qu'avec des bouts de verre, des vis ou des pointes pour s'ouvrir le corps, il sera contaminé par toutes les pores. Il ne souffrirait pas longtemps, ça ne serait rien, au prix de tout ce qu'il aurait subi avant.

« Daenarys, il faut que tu acceptes que ta mère soit morte. Même devant tes yeux. Je pense bien que c'était difficile, mais tu ne peux pas te permettre de rester focalisée sur quelque chose d'aussi futile. La vie est un assassin redoutable, pire même que le temps. Alors même si tu vis à Falkenberg, même si tu es jugée coupable, jouis un peu de ta jeunesse, trouve un amusement, quelque chose qui te fera oublier tes maux pour quelques instants. » Absconsus esquissa un sourire compatissant. Chacun avait ses plaisirs, tels qu'ils soient. Dans le cas du taxidermiste, il se contentait de plaisirs morbides qui suffisaient à le combler. Chacun devait trouver sa vocation, bonne ou mauvaise, dans la norme ou pas. Car lorsqu'on est passionné, plus rien ne compte. C'est un chemin étroit entre soi-même et le sujet de son plaisir. Pour Absconsus, rien était pareil à se griser avec la pétulance des sentiments.
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N. Daenarys Ashes

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MessageSujet: Re: cemeteries of london ▲ absconsus   cemeteries of london ▲ absconsus I_icon_minitimeMar 28 Fév - 10:43

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CEMETERIES OF LONDON.

Le froid environnant était en harmonie avec la température de mes souvenirs. Les particules de vie qui se sont détachées de mon échine étaient semblables à des flocons que le vent poussaient à la perdition. Ma flamme vacille sous le souffle gelé de ce premier hiver passé à Falkenberg. Mes sautes d'humeur s'enchaînent très vite et ma conscience s'éteint sous les secondes qui défilent devant mes rétines opalescentes. Je ne ressentais plus de peine, je ne ressentais presque plus rien à vrai dire. L'apaisement était proche sans pour autant se dessiner clairement sur ma chair. Les paroles d'Absconsus ont résonné dans mon esprit plusieurs fois avant que je n'en comprenne le sens. Mes paroles s'étaient libérées parce que la douleur tiraillait mes membres, maintenant qu'elle n'est plus là, la lucidité se réinventait dans les creux de mon corps. Les chutes continuaient à chuter ironiquement et je les admirais mourir tout au bas des rochers. En parler à quelqu'un devait certainement être un geste à faire, je l'avais fait et les choses n'avaient pas réellement changer si ce n'est que j'avais compris. Une absence n'était pas quelque chose que l'on arrivait à combler avec des idées, il fallait simplement se conforter avec de bons souvenirs. Du moins, c'est ce que j'imaginais. Se dire que ce n'est pas dramatique et qu'un jour ou l'autre tout le monde s'évapore dans des lieux inconnus pour l'humanité. Ma vie à Falkenberg n'était pas si terrible, contrairement à d'autres, j'étais libre de vivre ma vie sans barreaux et j'estimais déjà que c'était une chance. Même si Falkenberg était l'une des villes les plus dangereuses du monde, si pas la plus dangereuse.

« C'est un plaisir, tu sais. Je ne supportais plus d'avoir ma chère solitude pour seule compagnie. » Son visage affichait un sourire auquel j'ai répondu aisément. Cela faisait partie des rares moments où j'étais parvenue à sourire. La monotonie s'était emparé de mes traits cristallins et mes yeux s'enfonçaient toujours trop loin pour être réellement captée par une quelconque personne. C'était un instinct, quelque chose qui m'éloignait des gens sans pour autant les haïr de vivre. J'étais encore pensive, des images floutées de ma mère dansaient dans mon esprit avec frénésie mais les émotions, elles, elles étaient parties. « Daenarys, il faut que tu acceptes que ta mère soit morte. Même devant tes yeux. Je pense bien que c'était difficile, mais tu ne peux pas te permettre de rester focalisée sur quelque chose d'aussi futile. La vie est un assassin redoutable, pire même que le temps. Alors même si tu vis à Falkenberg, même si tu es jugée coupable, jouis un peu de ta jeunesse, trouve un amusement, quelque chose qui te fera oublier tes maux pour quelques instants. » L'art est depuis toujours mon échappatoire. C'est par là que mes sens s'éveillent et que mon imagination cavale à travers des couleurs que l'on ne définie pas. Le dessin fait partie de ma vie depuis mon plus jeune âge. Souvent lorsque je n'arrivais pas à m'exprimer, j'attrapais une feuille et j'esquissais les mots qu'il y avait dans ma tête mais que je n'arrivais pas à prononcer. Et ça avait toujours été ainsi même si avec le temps, j'ai appris à me servir des mots.

« C'est juste. Je vais essayer, de toute façon je n'ai plus tellement de chose à perdre. » Je pouvais trouver le moyen de me complaire dans l'obscurité. Après tout, j'étais certaine de pouvoir en tirer quelque chose. Les plus belles choses naissent dans la douleur, c'est une citation ancrée dans mon ADN. Je reprenais mes esprits dans un paradoxe marginale que l'on ne saisissait pas. « J'avoue que c'est inutile de courir après un fantôme. Je ne vois pas l'intérêt. Déjà que je ne vois pas l'intérêt de courir après les gens, fallait pas s'attendre à ce que je le fasse pour les morts. »
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Absconsus Farewell

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MessageSujet: Re: cemeteries of london ▲ absconsus   cemeteries of london ▲ absconsus I_icon_minitimeSam 3 Mar - 8:24

Daenarys donnait à Absconsus l'impression d'être un cercueil vide. Car oui, l'extérieur était beau, il semblait imperméable à tout, mais à l'intérieur il y avait un mort. Chez elle, il y avait certes sa mère qui semblait habiter en Daenarys, mais cette fille était vide aussi. Vidée d'émotions, vidée de vie. Elle paraissait tellement robuste que personne ne pouvait se douter de l'extrême fragilité qui la hantait. Absconsus quant à lui, avait toujours montré ce qu'il ressentait. Mais comme il ne ressentait pas grand chose, il était aussi froid à l'intérieur qu'à l'extérieur. Même s'il se montrait rigide, au fond il n'était vraiment pas méchant, il était même capable de gentillesse, et il parlait à Daenarys comme si c'était une amie. Il lui faisait comprendre des choses qu'elle n'arrivait pas à admettre, et c'était déjà beaucoup, pour lui. Mais après tout, il lui portait une attention toute particulière, mais c'est bien parce que c'était elle. Et le fait qu'elle soit aussi vide l'affligeait un peu. Il aurait aimé voir son beau visage esquisser un sourire, de temps en temps. Ou même l'entendre rire, il ne l'avait jamais entendue rire. Absconsus lui riait, même si c'était par méchanceté ou par ironie, il riait. Cela montrait qu'il y avait un semblant de vie chez Daenarys.

« J'avoue que c'est inutile de courir après un fantôme. Je ne vois pas l'intérêt. Déjà que je ne vois pas l'intérêt de courir après les gens, fallait pas s'attendre à ce que je le fasse pour les morts. » il la fixa, ne détachant pas ses yeux d'elle. Au moins, elle avait compris qu'elle ne devait pas rester focalisée sur sa défunte mère. Cela faisait trop longtemps qu'elle n'était plus de ce monde, et il était temps de tourner la page, mais si cette dernière ne voulait pas le faire. Absconsus se leva, changea de place et alla s'asseoir juste à côté de Daenarys, de manière à ce que même leurs coudes se frôlent. « Et si tu courrais après autre chose ? » demanda-t-il, l'ombre d'un sourire flottant sur ses lèvres. Elle devrait courir après la vie, l’attraper de ses mains et la serrer fort contre elle. Car Daenarys ne vivait pas. Non, elle survivait avec une douleur permanente. Quand on la connaissait suffisamment, on se rendait compte qu'elle était le tableau du désespoir, de la tristesse aussi. Absconsus se demandait même s'il n'y avait pas comme un dégoût de vivre chez elle. Quelque chose qui lui faisait détester la vie après un trop plein de souffrance. Elle était torturée, c'était évident. Et Absconsus ne pouvait rien faire pour l'aider, il se contentait de lui parler, et il espérait que ça soit suffisant.

« Tu vois, moi, j'ai beau être coupable d'un meurtre, je suis enfermé dans la ville la plus horrible sur Terre, je n'ai aucun lien avec ma famille, et regarde-moi... Ai-je l'air malheureux ? Non, je ne le suis pas. Même si je ne peux pas tomber plus bas. Daenarys, je crois qu'il faut que tu trouves un ''sens'' à ta vie, un but. Quelque chose qui te ferait rebondir et avancer. C'est la solution tu crois pas ? » et tout en disant ces mots, il la regardait avec l'air le plus convaincu du monde. Il voulait lui montrer qu'après tout, rien était perdu, et que tout était possible et jouable. Elle était jeune, et elle avait du temps.
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MessageSujet: Re: cemeteries of london ▲ absconsus   cemeteries of london ▲ absconsus I_icon_minitimeMer 21 Mar - 19:35

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CEMETERIES OF LONDON.

Lorsqu'on perd l'innocence, c'est notre humanité qui s'effiloche. Comme une poussière invisible, on s'efface doucement et les chimères de nos mémoires se froissent dans l'oubli. Les voix que j'entends tout autour de moi ne sont plus que des échos. Des suppositions que mon cerveau ne veut plus enregistrer. Les cicatrices prouvent une survie certaine, une guerre que l'on refuse d'abandonner même dans la faiblesse. Mais dans le déni de soi-même, ces marques de courage fondent sous l'incendie titanesque des illusions. Je me suis habituée à ce sentiment accablant, qui ne cesse d'avaler mes fragiles espoirs. Et j'ai pris conscience que la douleur, la tristesse est l'océan dans lequel l'esprit se noie. La souffrance est salée, profonde et parfois aussi froide que ces nuits d'hiver que tout le monde cherche à fuir par besoin de confort. Et je m'y suis tellement noyée en silence, que j'ai appris à aimer cet océan, qu'il s'est infiltré dans la fébrilité de mon corps. La confusion éphémère qui m'avait envahie quelques heures plus tôt s'était évaporée, avec l'agilité d'une ombre sauvage. C'était cette confusion qui avait tiré l'alarme, qui m'avait fait appelé Absconsus, qui m'avait rendu ce reflet philanthrope. Mes principes n'avaient rien empêcher, toute cette haine s'écoulant dans mes veines n'avait pas effacé l'image d'Absconsus, cette vérité avait claqué dans mon esprit comme un coup de tonnerre dévastateur. Sa présence était apaisante. Et je l'écoutais avec une attention que je n'accordais plus à personne depuis longtemps à présent. Tout cela n'avait aucun sens, mon instinct me torturait. Il voulait que je foutes le camp d'ici, que je laisse cette approche disparaitre avec les morts qui hantent ces lieux mais quelque chose me retenait ici, c'est ce quelque chose qui me faisait comprendre que cet homme à la personnalité troublante avait une valeur à mes yeux, que je l'avais appelé comme on appelle quelqu'un au secours et je ne voulais pas être cette fille. Celle qui attend qu'on la sauve de ces maux. D'elle-même.

« Et si tu courrais après autre chose ? » Le frôlement de son coude contre le mien chuchotait la vérité au creux de mon oreille, celle que je lui avais demandé de me rejoindre comme si cela avait été un besoin. Et le besoin, je l'éliminais la plupart du temps. Courir. J'étais une fugitive sans jambes. La démence me les avait sûrement arracher. J'ai trouvé le moyen de respirer dans mes chutes, la liberté dans la folie corrosive de mes désirs et l'absolu se trouvait dans le feu. Dans l'amour que je portais à cet élément. Aucune réponse. Aucun regard. Pourquoi courir quand on aimait sa propre déchéance ? « Tu vois, moi, j'ai beau être coupable d'un meurtre, je suis enfermé dans la ville la plus horrible sur Terre, je n'ai aucun lien avec ma famille, et regarde-moi... Ai-je l'air malheureux ? Non, je ne le suis pas. Même si je ne peux pas tomber plus bas. Daenarys, je crois qu'il faut que tu trouves un ''sens'' à ta vie, un but. Quelque chose qui te ferait rebondir et avancer. C'est la solution tu crois pas ? » La solution était déjà écrite dans mon casier judiciaire. Il n'y avait pas d'autres solutions. La destruction caressait mes blessures et je n'arrivais pas à décrire cette sensation que me procurait ce blasphème. Voir la vie mourir à mes pieds, la voir retourner à ses origines et partir. Avec le souvenir de son imparfait. Folle, sûrement. La raison n'accepte pas l'incompréhension de mes phrases, de mes actes et de mes pensées. La raison ne m'accepte pas alors je déambule dans l'asile de ces convictions anarchistes. Absconsus ne semblait pas malheureux, non. Absconsus était tout ce que la société cherchait à éloigner et pourtant, il n'y avait personne d'autre en ville qui savait l'apocalypse que mes os frêles portaient en eux. Il n'y avait personne d'autre qui s'était risqué à avoir cette place. Mais il n'avait pas peur, il créait la souffrance. Pourquoi est-ce qu'il ne cherchait pas à la créer envers moi dans ce cas ? Mon regard se noyait dans le sien. Sans qu'un mot ne soit prononcé. La détermination était présente, celle qui devrait me pousser vers la luminescence d'une existence meilleure. La sincérité aussi était là. Et moi, j'aurais aimé lui hurler de partir.

Soudainement, je ne comprenais pas. Je ne le comprenais pas. Lui qui était d'habitude si détaché, si froid et éloigné de l'humanité, il m'écoutait pleurnicher. Il écoutait ma faiblesse, il répondait à ce besoin que je ressentais de l'avoir auprès de moi parfois. Il était là, avec toute la simplicité du monde et l'idée de l'avoir laissé s'approcher aussi près de mes peines me pétrifiait. J'avais cessé de le regarder par simple peur de m'y attacher. Je ne voulais pas m'attacher à lui. Tout ce que je voulais, c'était qu'il arrête ça. « Tu n'aurais pas du venir, Absconsus. » Mon ton était froid et effacé, presque comme s'il n'existait pas. Il ne fallait pas qu'il vienne, qu'il reste lorsque ma force s'évanouissait. « Tu entends ? Tu n'aurais pas du venir. Pourquoi tu ne me fais pas souffrir ? Je pense que ça serait plus distrayant à tes yeux. Pars sinon. » Oui, ce n'était pas cohérent. Je l'avais appelé. Sa présence n'était due qu'à ma demande. Souffrir pouvait être un remède ? Est-ce que c'était le mien ? Absconsus savait faire souffrir les gens. Je le savais, alors qu'est-ce qu'il attendait ? La fragilité me faisait vomir, j'aurais voulu l'extirper de mes entrailles pour la détruire à jamais. Et pourtant, j'étais faible à l'intérieur. La faiblesse doit être éliminée, la faiblesse n'est même pas autorisée. Lunatique, déconcertante. Tout ce que je voulais, c'était qu'il s'en aille avant que je ne le blesse véritablement.
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MessageSujet: Re: cemeteries of london ▲ absconsus   cemeteries of london ▲ absconsus I_icon_minitimeJeu 29 Mar - 15:51

Ses prunelles que seule une lueur perdue animait se perdaient dans le fracas de l'eau, il écoutait le murmure du vacarme, en attendant que la voix de Daenarys fasse irruption dans ce silence. Il espérait que ses paroles avaient suffit à lui apporter une once de réconfort, quelque chose qui l'aurait rendue imperméable à la douleur pour quelques instants. « Tu n'aurais pas du venir, Absconsus. » ce dernier releva la tête, fixa la femme blonde pendant une fraction de seconde, puis ses yeux se voilèrent. Un nouveau rejet, encore un. La plaie d'une souffrance enfouie sous la glace se rouvrit brusquement, encore plus infectée qu'avant. C'est douloureux, de se voir repoussé par ceux que l'on a appris à apprécier. Il est bien connu que les mots ont tendance à blesser plus violemment. Bien plus que les gestes. La douleur physique est pratique, elle étouffe la douleur psychique. « Tu entends ? Tu n'aurais pas du venir. Pourquoi tu ne me fais pas souffrir ? Je pense que ça serait plus distrayant à tes yeux. Pars sinon. » nouveau refroidissement. Pourquoi s'acharnait-elle sur lui ? Elle voulait l'achever avec des propos comme cela ? Absconsus fronça les sourcils, l'incompréhension marquant ses traits.

« Daenarys, je ne suis pas capable d'un quelconque mal envers toi. Je n'ai aucune raison de te faire saigner, tu sais. »sa voix était complètement éteinte, comme l'écho de la douleur qu'il ressentait à présent. Mais puisqu'elle voulait qu'il s'en aille, il le ferait. Il n'imposerait pas sa présence. Il se releva, s'absorba dans la contemplation de Daenarys pendant quelques secondes. Un soupir las s'échappa de ses lèvres. « Comme tu refuses ma présence, je pars. » il n'essayait même pas d'être froid, dans ses mots. Elle était la seule personne qui ne le préoccupait pas, et elle venait de tuer quelque chose, en Absconsus. Il recula de quelques pas et fit demi-tour, sans un dernier regard pour elle. Elle avait un caractère tellement complexe, qu'il avait pourtant réussi à déchiffrer, avant. Mais lui même se retrouvait piégé par celle qui croyait connaître. Absconsus pensait avoir été une épaule sur laquelle s'appuyer. Mais il avait le sentiment d'être un pion dans un jeu, on s'en servait, puis on le jetait. Néanmoins, il n'était pas capable d'une quelque rancune envers Daenarys. Il s’imaginait qu'il ne fallait pas se vexer, et être qualifié de ''sympa'', pour s'intégrer. On lui avait appris une norme. Mais Absconsus s'était toujours inconsciemment écarté de la norme, il était alors mis à l'écart par la société. On jugeait par les actes plus que par l'aspect psychologique de chacun. Et si les uns et les autres étaient jugés par leur esprit et leurs pensées, comment serait le monde ? Bien plus avancé, sûrement. Mais il n'avait pas le droit de s'exprimer, de se justifier. On lui avait toujours coupé la parole, et il s'était soumis aux plus forts. Il n'était maître de ses actes que quand il pratiquait la taxidermie. C'était lui qui choisissait quand couper le fil de la vie, avec ses scalpels, il sculptait l'éternité. Et rien que pour cela, il avait été inculpé.

Il est inconscient, celui qui blesse par la parole. Le blessé s'enferme dans un mutisme, une paralysie de la langue. Absconsus se sentait plus amoché qu'il ne devait l'être. Mais le poids de la solitude pesait encore plus lourd sur ses épaules frêles, et il n'avait pas le courage de faire quelques pas en arrière pour tendre de nouveau la main à Daenarys. Sa patience était usée, et il voulait s'isoler, se laisser dépérir comme il l'avait toujours fait. Il resterait dans l'ombre et à l'écart, personne ne le saurait, puisque personne ne s'en intéresse. Mais il ne se plaignait pas, il s'était forgé une carapace là où ça faisait mal. Elle était trouée d'impacts, mais bien loin d'être brisée.

[ Terminé ? I love you ]
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MessageSujet: Re: cemeteries of london ▲ absconsus   cemeteries of london ▲ absconsus I_icon_minitimeJeu 29 Mar - 16:53

Terminé ♥️ J'ai aimé ta réponse :bril:
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MessageSujet: Re: cemeteries of london ▲ absconsus   cemeteries of london ▲ absconsus I_icon_minitime

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