Sujet: Won't find love in a hole ▲ With Cassandre. Dim 26 Fév - 17:14
Est-ce que j'aimais être plaqué contre ce sol, la tête enfoncée dans cette terre odorante et presque amicale ? Car sa douceur et sa fraicheur apaisaient les états de ma pauvre cervelle s'agitant dans tout les sens. Est-ce que mon corps n'avait plus envie de se défendre suite à ce nouveau coup de rein ? Peut-être que ma famille avait trop bien fait son travail ? Ils m'avaient vidés de tout ce qui aurait pu faire de moi un homme. Me lever, me défendre contre ce nouveau assaut. Mon cerveau continuait de me susurrer que je n'avais pas à bouger car tout cela serait bientôt fini. Je mordais la terre pour ne pas hurler, pour ne pas attirer l'attention. Je savais qu'ici comme chez moi je n'aurais personne qui viendrait à mon secours. Après tout, c'était ma faute, je n'aurais pas dû sortir du chemin pour rejoindre les serres. Peut-être que je n'aurais pas dû mal répondre à la personne que j'avais croisé ? Peut-être que je n'aurais pas dû baisser ma garde, trop heureux de rejoindre Cassandre. J'aurais dû être attentif aux signes, maintenant je devais payer. J'avais les viscères qui se liquéfiaient à chaque nouveau coup de rein. Mes bras ne soutenant plus mon corps qui s'enfonçait plus profondément dans cette mousse avec laquelle j'aurais voulu ne faire plus qu'un, m'y perdre, devenir comme elle, aussi friable et ainsi disparaître. J'évitais ainsi à tout prix de croiser le regard de de mon pourfendeur d'intestin.
Je ne voulais rien lui offrir de plus que mon pantalon à moitié baissé et ma fierté écraser comme les jeunes pousses sous nos masses brûlantes. Puis, j'entendis le râle libérateur que j'attendais comme le messie. J'encaissais l'ultime affront en me mordant l'intérieur de la joue jusqu'au sang. Mon corps enfin libéré de ce poids qui me maintenait dans ma honte, je ne vis même pas fuir celui qui venait de me souiller, ce n'était qu'un de plus. J'essayais de me relever mais tout mes muscles étaient encore en souffrance, heureusement une énorme pierre sur le côté m'aida dans mon périple. Il était hors de question que je fasse marche arrière. Voir Tchaïkovsky était peut-être mon dernier écart de bonheur, même si nous avions tout à apprendre l'un de l'autre. Nous nous parlions à peine et je ne pouvais l'expliquer, mais je l'appréciais car j'aimais sa simplicité. Il était différent des autres ou alors je voulais m'en persuader ? Il était peut-être comme moi, ici pour les mauvaises raisons ? Je crachais sur le côté cet amas cuivré que je n'arrivais plus à garder en bouche. Juste devant les portes des Serres, je me figeais comme paralysé. Pouvais me montrer dans cette tenue ? Je ne ressemblais plus à rien. Je me faisais honte, avec ce visage couvert de terre et ma bouche repeint de ce far grenat. Ce tee-shirt à la manche à moitié déchirée par mon agresseur et qui était ma seule preuve de ma tentative de résister à ce que je n'arrivais pas à intégrer comme un viol. Je n'avais plus qu'une seule chaussure et j'avais mes deux mains sur mon pantalon, car dans l'empressement mon assaillant avait explosé sa fermeture.
J'hésitais à présent. Mais, s'arrêter ici, c'était aussi retourner en ville dans cet état. Que si je restais dans les serres, je pourrais peut-être me rafraichir le visage et les traits ? Je pourrais peut-être trouver un manteau oublié par quelqu'un pour me couvrir ? Je me trouvais toutes les excuses du monde, mais ce que je voulais tout simplement c'était revoir Cassandre. Nous étions tombés l'un sur l'autre par hasard, compagnon de la même envie de s'isoler. J'avais mis du temps à prononcer mon premier « bonjour » , mais après je me suis rapproché, même si je sentais toujours que mon camarade souhaitait rester dans le calme. J'ai alors joué de mon violon. Il m'a écouté et cela pendant des heures. Je pense qu'il n'était pas insensible à mon don. Et, puis, sans m'en rendre compte, sa présence était pour moi de plus en plus indispensable. Je ne pouvais donc pas fuir. Je décidais donc à rentrer. Je le cherchais un instant dans un regard circulaire. « Cassandre ? Tu es là ? », appelais-je d'une voix encore troublée par l'assaut violent qui me donnait l'impression de m'avoir perforé les viscères. J'avais mal, terriblement mal.
Dernière édition par Télémaque G. Mangano le Lun 19 Mar - 13:48, édité 1 fois
A. Cassandre Tchaïkovsky
◭ messages : 716 ◭ date d'inscription : 15/01/2012 ◭ ancien métier : botaniste. ◭ localisation : la vieille serre. ◭ âge irl : 29 ◭ date de naissance : 07/11/1995
De quoi es-tu coupable ? ◭ mes complices: mes mains. ◭ mon crime: c'était un accident. (meurtre de son fils)
Sujet: Re: Won't find love in a hole ▲ With Cassandre. Lun 27 Fév - 18:47
Falkenberg, ou le pire endroit au monde. Plus le temps passe et plus je me dis, que c'est véridique. Cet endroit est ignoble, c'est comme ... Tomber dans un trou et attendre sa propre fin. Et moi, je passe mon temps à attendre, attendre sans cesse. Chercher ma fin, la mienne pour de bon. Dans cet endroit sombre, il n'y a pas de lumière. Rares sont les personnes saintes d'esprit, elles sont affreusement rares. Pourtant, elles existent, dans cette ville de dingues. Un rire s'échappe de mes lèvres à cette pensée, oui elles existent, je le sais au fond de moi. C'est trop bête, crétin, pourtant il faut savoir se rattacher à quelque chose, sans quoi votre sourire s'éteint, disparait et vous tombez avec lui. Je cherche ma fin sans vraiment la chercher, je l'attends sans vraiment l'attendre. J'essaie de trouver une raison à quoi me raccrocher, un petit quelque chose qui va faire que je peux sourire à nouveau, niaisement. Comme avant. Avant. Un mot qui résonne à mes oreilles, il est si doux à entendre. Avant, tout était facile, tout était simple, du moins, c'est ce que je croyais. Tout avait une raison à mon existence, tout était auréolé d'une douce lumière, chaude et réconfortante. Oui, mais maintenant, c'est fini. Le passé n'existe plus, le passé ronge, le passé se fait vicieux, et le présent, seigneur qu'il ne vaut pas mieux. Concernant le futur ? Je me pose des questions, je me demande comment ma vie va se finir. Peut-être assassiné par un malade venant d'ici, par suicide, ou simplement de vieillesse. La perpétuité, ça ne rigole pas, malheureusement. Le temps passe, disparait sous mes yeux, petit à petit. Prendre les choses avec le sourire, est peut-être la meilleure chose à faire, mieux que de sauter d'une falaise ou tout laisser tomber. Parfois, je me laisse aller, je me dis que rien ne vaut la peine à mes yeux, pourtant, parfois la donne change. Il y a des jours où quelque chose peut venir éclairer ma journée, me permettre de ressentir ce petit truc, un quelque chose que j'avais oublié. Vie de dingue, oui de dingue est le mot presque exact pour qualifier tout ce que j'ai vécu jusque là. Poussant un soupir, je regarde les plantes face à moi. Elles sont fades, sans couleurs, mortes pour ainsi dire. Depuis quelques temps, j'essaie de remettre au moins une plante sur pieds, sans grand succès. Mais, je ne baisse pas les bras. Après tout, je n'ai rien trouvé de mieux pour occuper mes sordides journées.
« Cassandre ? Tu es là ? » Une voix me sort de mes pensées, haussant les sourcils, je redresse alors ma tête pour chercher un visage à cette voix. Cette voix, je la connais. Un vague sourire s'accroche à mon visage à cette pensée. Je ne pense pas connaitre cet homme depuis longtemps, ou devrais-je dire cet enfant. Télémaque, oui c'est ça. De base, je ne lui parlais pas énormément, juste un simple bonjour et voilà fin de l'histoire. Pourtant, il dégage quelque chose, un truc que je dirais candide. Je me demande à vrai dire, ce qu'il peut bien faire ici. Il n'a pas l'air d'être un grand malade, coupable du meurtre de toute une famille - enfin quoi que, allez savoir, ici les apparences sont très souvent trompeuses. Malgré tout, je l'apprécie, peut-être pas comme un père aimerait son fils, mais comme ... un ami je dirais ? Je n'en sais rien. Inspirant longuement, je lâche l'engin que j'avais en main et décide de partir à sa recherche dans cette énorme serre. Après quelques secondes, je le vois, de loin. Mais, quelque chose me turlupine. Il n'a pas l'air d'être comme d'habitude ? Fronçant mes sourcils, je m'approche et petit à petit, mes yeux s'écarquillent. Autant le dire sincèrement, Télémaque est dans un état déplorable. Les vêtements en lambeaux, le visage sali par la terre et ce regard perdu comme jamais. Je ne sais que dire sur le moment, glissant ma main sur ma nuque, je me retrouve alors face à lui. Ma main libre passe sur sa joue pour enlever toute la terre qui lui recouvre le visage. « Tu es vraiment dans un sale état. » Bizarrement, en détaillant plus sa tenue, je me doute de ce qui a pu arriver. Mais, je ne veux pas y croire. J'essaie de me dire que c'est une chute, mais en voyant son pantalon impossible à récupérer, je pense à une toute autre histoire. « Que s'est-il passé ? » Je le fixe alors dans les yeux, je veux une réponse et non pas un détournement de situation. Si malheureusement ce que je pense est vrai, il faudra le dire à un homme dans la prison, un représentant de l'ordre. Il n'a pas le droit de subir quelque chose, subir la colère des autres. Difficile, oui c'est difficile de vivre ici. Surtout quand on est un garçon comme lui.
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Sujet: Re: Won't find love in a hole ▲ With Cassandre. Lun 19 Mar - 13:49
uc
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Sujet: Re: Won't find love in a hole ▲ With Cassandre.