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 retribution - europe.

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Absconsus Farewell

Absconsus Farewell



◭ messages : 511
◭ date d'inscription : 19/02/2012
◭ ancien métier : apprenti chez un empailleur.

De quoi es-tu coupable ?
◭ mes complices: mon scalpel et mes ciseaux.
◭ mon crime: mon travail.

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MessageSujet: retribution - europe.   retribution - europe. I_icon_minitimeDim 19 Fév - 20:19

RETRIBUTION


C'est une bruine infinie qui tombe du ciel, elle ricoche sur le sol dans un bruit doux. Comme si elle ne voulait pas troubler la quiétude de ces lieux, comme si elle voulait se faire le plus discrète possible pour ne pas se faire poignarder par le premier tueur qui passerait par là. Parmi toutes les ombres, une plus foncée se démarquait de toutes. Plus grande et plus menaçante, aussi. Elle se dirigeait vers les vieilles maisons qui commençaient à tomber en ruine et que le mauvais temps n'arrangeait pas. Cette ombre avait un but bien précis, et elle n'avait que faire de la bruine qui ruisselait sur elle, mouillant vêtements et cheveux, glaçant ses os jusqu'à la moelle. On devinait que c'était un homme, Absconsus, qu'il s'appelait. Il avait été transféré ici après avoir sauvagement disséqué une jeune fille, qui paraissait tout aussi innocente que lui. Après tout, il était de son devoir de découper des chairs pour les sauvegarder éternellement. C'était son métier, et il était applicable partout et sur n'importe qui. L'homme dont les noirs tatouages tranchaient avec la pâleur de sa peau diaphane marchait le long d'un sentier, dont les talus qui l'entouraient étaient seulement composé de ronces ou de rosiers qui avaient pourri depuis fort longtemps. Leurs épines n'en étaient pourtant pas moins dangereuses. Après quelques instants de marche lente dans l'air froid et humide du matin, Absconsus aperçu son havre se dresser quelques pas plus loin. C'était un squelette de verre, de bois et de fer. Ses côtes saillantes laissaient passer tous les courants d'air possible. C'était un cimetière pour les plantes.

Il entre, prends garde à ne pas se couper avec les barbelés ou encore les bouts de verre qui jonchent le sol. La serre est une carcasse à elle toute seule, et le froid silence qui y règne convient parfaitement à Absconsus. Un sourire aussi terne et effrayant que l'endroit vient danser sur ses lèvres. Puis il disparaît aussitôt lorsqu'il remarque qu'elle n'est toujours pas arrivée. Comment se fait-il ? Elle devrait être là avant lui. Et l'attente le rendrait plus hargneux, il serait plus violent dans ses gestes. Ce serait dommage, tout de même, qu'elle ait à payer un peu plus de sang qu'à l’habitude. Absconsus se baisse alors, puis ramasse de quoi effectuer la punition. Il prenait ce qu'il y avait par terre. Rien n'était stérile, tout était putréfaction de la terre. Il choisit un fil de barbelé, dont les pointes rouillaient. Sa texture était rugueuse. Il le suspendit en l'air, puis ramassa quelques morceaux de verre qu'il aiguisa en les frottant les uns contre les autres. Ça lui rappelait tellement ses scalpels, dont le fonctionnement n'avait plus de secrets pour Absconsus. « Eh bien, mademoiselle Akerfeldt, je vous conseille vivement de vous dépêcher si vous ne voulez pas que mon courroux soit des plus terribles. » marmonna-t-il d'une voix qui se voulait sombre. Il n'y avait là aucune trace d’ironie dans ses paroles, il ne plaisantait pas. Absconsus ne plaisantait jamais.
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Europe Volodya Åkerfeldt

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◭ date d'inscription : 15/01/2012
◭ ancien métier : étudiante en mythologie nordique et religions d'aujourd'hui.
◭ localisation : ma boussole a perdu le nord.

De quoi es-tu coupable ?
◭ mes complices: l'aube et l'aurore.
◭ mon crime: aimer trop fort, jusqu'à s'en perdre soi-même.

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MessageSujet: Re: retribution - europe.   retribution - europe. I_icon_minitimeDim 19 Fév - 21:19

COURS, COURS, TOMBE.


Un pas plus loin, un pas trop loin. Au début, je courrais. Je dévalais les pentes, je n’étais pas heureuse, mais je courrais. Les branches ne me touchaient pas, les branches ne m’effleuraient pas, j’ignorais même les racines puisque je volais. Les pierres n’étaient qu’apparat et la brise fraiche me soufflait de partir. Et puis j’ai faiblis. J’ai faiblis, le souffle court, les joues rouges, haletante au milieu de l’herbe trempée, les yeux rivés vers les plus hauts conifères. Regardant vers le ciel, la pluie pour unique larme. Mes cheveux en bataille, moi libre et rebelle. Sauvage mais amoureuse. Wolfgang. Mon compositeur à moi. Celui qui a créé ma portée, celui qui donne la mélodie et qui nourrit mes nuits d’accords dignes d’une symphonie. A toute note son Octave. L’entre deux. Celui qui fait tout basculer. Mon Octave s’appelle Octave, et j’en ris encore tant le cynisme du prénom me blesse. L’autre soir aussi, j’étais faible. J’ai faiblis dans la rue, j’ai faiblis dans ses bras, j’ai faiblis alors que mon corps n’appartenait plus qu’à lui. Maintenant j’ai mal. J’ai le mal d’un mal aimé. Un mal malsain qui trahit mon mal-être.

Maintenant je marche. Je me suis relevée, la peine est derrière-moi. Derrière-moi mais dans mon crâne, elle rebondit encore et encore, jouant avec les parois, caressant du cervelet à l’hypophyse. Et moi je criais pour qu’elle ne paralyse mes membres. Maintenant je marche pour me stabiliser. Il m’a donné rendez-vous plus loin, dans un lieu que je ne connais pas. Je ne voulais pas m’éloigner de mon chez-moi. Et pourtant je l’ai fait. J’ai quitté la forêt, j’ai fui les ours pour trouver le pire des tueurs : l’homme. L’homme et sa force, l’homme et sa folie, l’homme et son désir. Tout ce qui fait que l’homme est un homme. Le jour est clair et mes yeux bleus oscillent dans l’opalescente luminosité. Le soleil est l’astre qui nous dirige, et moi j’en plisse le regard. Je discerne l’endroit. Là, au milieu des plantes en décomposition, surgit le navire fantôme d’une serre laissée à l’abandon. La belle en lambeau saigne des racines en son sol. Elle souffre des maux les plus infectes et le verre se mélange au fer. Les barbelés l’ont emprisonnée, elle aussi. Elle sourit faiblement de la présence de ses visiteurs. Elle accepte en pension limaces et autres larves, elle donne refuge aux oiseaux les plus vaillants, elle se fait havre de moisissure, autel de la verdure. Plus loin, lui. L’autre. L’autre, le maigre, le fin, le grotesque, le meurtrier. Mon meurtrier. J’arpente le chemin de croix qui me sépare de lui. Si je suis ici, c’est pour me punir de mes péchés. Son rôle ? Me blesser. Me faire mal, et par les instruments récoltés dans sa main, je vois que la tâche ne le contrarie pas. Mon cœur sanguinolent demande le châtiment. J’ai en moi le plus lourd des péchés, en un viol j’ai trompé le fiancé et le violeur. Maintenant je suis dans l’entre deux. Je refuse de faire souffrir l’un mais je ne peux oublier le second. Et dans ce flot de questionnement, il me punit. Il meurtrit mon corps pour ce questionnement incessant, pour l’infamie de mon esprit. Wolfgang. Wolfgang, il le tuerait.

Il parle, j’aligne mes pas, je découvre mon cou et je dévoile ma nuque. « Je suis tombée en route. J’ai glissé. Une fois de plus, mais je suis là comme convenu. De toute façon, tout est trop tard. Impossible de revenir en arrière, vous viendriez me chercher par les plus fins de mes cheveux. Vous êtes une vipère, Absconsus. » Puisque mon habitude a du bon, j’emprunte la terre pour m’y assoir tranquillement. Je suis paisible. L’enfant malade qui souffre en silence. Je ne mérite aucune compassion, je suis digne de sa punition.

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Absconsus Farewell

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MessageSujet: Re: retribution - europe.   retribution - europe. I_icon_minitimeLun 20 Fév - 10:01

Un simple hochement de tête de la part d'Absconsus souligne les propos de la punie. Une vipère, cela lui convenait comme image. Et aujourd'hui, ses crocs seraient les pointes des barbelés, et son venin, la rouille. Il fallait qu'elle comprenne, la châtiée, que son crime n'était pas mieux que celui de la vipère. Il la regarde prendre place sur le sol où moisissures et cadavres de végétaux règnent en maîtres. Ses yeux se font inquisiteurs et un rictus malsain vint à déformer ses lèvres pâles. Il s'approche de la punie, et s’accroupit face à elle, les sourcils froncés. De l'index, il lui relève le menton afin qu'elle regarde droit devant elle. « Je ne veux pas vous voir flancher. Alors levez les yeux vers le ciel et implorez son pardon. Je ne veux pas vous voir vous écrouler lamentablement par terre. Subissez comme il se doit. » le ton de sa voix était sans appel et quelque chose dans son regard montrait que si elle ne respectait pas les consignes, le châtiment serait plus douloureux. Ce serait dommage, tout de même, de devoir amocher encore plus une chair aussi jolie que la sienne. Absconsus se relève puis lève le bras afin de saisir son instrument. Le fil de barbelé repose dans ses mains, un peu tordu, courbé par les années qu'il a passé à croupir dans ce lieu sordide. L'homme tatoué le tend, afin qu'il soit parfaitement droit. Comme un bâton. Il tourne autour de celle qui est assise au sol, puis il la flagelle une première fois, et les crocs des barbelés viennent mordre sa peau. Ils se retirent ensuite dans un immonde bruit de succion. Il aura fallu d'un seul coup pour que les premières plaies s'ouvrent et que de petits ruisseaux écarlates se mettent à couler le long du bras de la femme. « Il est temps de se repentir, mademoiselle Akerfeldt. »

Un deuxième coup, qui traversa latéralement le dos de la punie. Le déchirement des vêtements se fit entendre dans le froid silence. Il ne fallait pas de compassion, juste contempler la souffrance de l'autre. À nouveau le dos saigne, et c'est le même coulis poisseux qui s'échappe du corps de la femme. Un sourire satisfait fleurit sur les lèvres d'Absconsus. Cette odeur de rouille lui rappelle une quantité innombrable de souvenirs. « Pas une larme ne doit être versée, seul le sang peut s'accorder ce droit. » ordonne-t-il. C'était les consignes, et elles devaient être respectées. Elle n'avait droit à aucun écart. Elle devait se repentir. Elle trouverait le pardon dans la souffrance, c'était ainsi que ça fonctionnait. La terre commençait déjà à absorber le liquide. Absconsus hésitait à donner un autre coup, devait-il la laisser s'exprimer pour lui laisser une énième chance ? Non, il y avait eu trop d'opportunités. Le bourreau pouvait voir le bleu des veines sur le cou blanc d'Akerfeldt. Il frapperait ici. Qu'elle comprenne le vrai sens du mot douleur. Le barbelé s'y accrocha, et l'homme tatoué le retira en toute douceur. Il se baissa près de la femme et contempla le liquide vital couler des plaies. Cet instrument faisait des dégâts, Absconsus pouvait le constater en regardant la flaque qui se formait aux pieds de la demoiselle. Il n'éprouvait aucun dégoût à regarder cela, car lui même était agenouillé dans ce sang qui n'était pas sien. L'homme laisse échapper un ricanement qui frôle la démence. « Les cicatrices qui vous resteront ne sont que les marques d'une punition sévère motivée par votre crime. C'est la corruption qui s'échappe de vos veines. Sachez-le. »
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Europe Volodya Åkerfeldt

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MessageSujet: Re: retribution - europe.   retribution - europe. I_icon_minitimeVen 24 Fév - 12:28

Mes yeux le fixent et je pars à la recherche d’un rocher auquel accrocher mon ancre. Le navire tangue sous les flots déchainés par la tempête qu’à produit la colère. Je trouve dans son regard la lumière nécessaire à ma survie, j’y enfonce mes ongles et je le persuade de se plonger dans le profond du mien. C’est ma façon à moi de lui rendre les coups qu’il me donne. Ma façon à moi de peu à peu rentrer en lui, l’observer jusqu’à le connaître, savoir ses peurs et ses faiblesses, me retourner puis me venger. Me venger puis le remercier. Il est face à moi, et je respire. Sous mes narines frétille l’arôme de sa peau froide. J’absorbe le soleil de ses traits et me nourrit de sa pâleur. C’est lui qui tient mon menton, et soulevé de la sorte, j’ai l’air fier. Sa voix résonne et je l’oublie aussitôt, je le préfère silencieux, je le préfère respectueux. Je lui demande pardon, j’implore sa gratitude et son respect, moi, celle qui a tant péché. Je prêche la bonne parole dans le jus venimeux servit par mon sauveur.

L’instrument. Ma croix, je tends les mains, prête au supplice. Je glisse et m’immisce sous le serment de mon pardon. La lumière écarlate de mon antéchrist brise sur ma peau ses crocs de loup affamé. Je suis sale et rouillée, le fer terrasse mon jugement. J’ai mal, mal d’avoir mal. Il m’offre le bannissement et j’accueille l’eau impure qu’est mon sang sur mes jambes recroquevillées. Noir. Il est tout pour moi, le rêve impossible, la chanson que personne ne chante, l’inatteignable. Il est le mythe auquel je dois croire. Noir. Douleur, souffrance, bonheur. Je vois son visage, je lui donne la main, je ne vais pas le laisser se construire en moi. Noir. Il est irréel, l’illusion des coups m’offre le visage de mon époux. Noir. Je sens le châtiment sur ma chair tendre et je subis. Après mon bras mon dos, après mon dos mon cou. Le sang n’était maintenant plus qu’un souvenir, et je voyais la flaque explosée grossir encore et encore. Peu à peu je disparais, inconsciente.

Ses paroles m’aident à émerger, je pense à soigner mes blessures. Mais comment ? Il m’en empêchera. Le sang ne recule pas et je devine mon passage à l’hôpital. Près de moi, il se baisse. Je cherche un secours. Pouvoir le déséquilibrer assez longtemps pour réussir à lui échapper. Il est beau, même si je ne l’avais jamais regardé. Son visage marqué me repose et son rire fait frissonner mes pores. Que ferait-il si je l’embrassais. Vengerait-il ma traitrise ? Perdrait-il pied assez longtemps pour me laisser lui échapper ? C’était un sacrifice à envisager. « Continuez. » Ma folie me fascine. J’ose maintenant le toucher. Un simple geste pour ramasser une mèche qui lui tombe sur le front. Un simple geste qui se transforme en compliqué lorsque les gouttes de sang portées par mon bras blessé ruissèlent sur sa peau blanche. La pluie rouge ne s’arrête plus. Elle emporte tout sur son passage, elle chute, toujours et encore, sur le corps d’un meurtrier qui se permet de tyranniser plus inoffensif que lui. Je m’en fiche puisque j’ai quelque chose qu’ils n’ont pas. Le mental. La petite fille que j’étais regarde bouche presque bée le sang ainsi couler. C’est un beau spectacle, sa courte durée mérite d’être observée. Je ne peux pas être perdue si je n’ai nul part où aller. Je ne peux plus être perdue puisque que je n’ai nul part où aller.
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Absconsus Farewell

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MessageSujet: Re: retribution - europe.   retribution - europe. I_icon_minitimeVen 24 Fév - 16:36

Il est agenouillé dans le liquide poisseux, les genoux rougis, une odeur âcre s'élevant dans la serre. Il la regarde aussi, et se délecte pleinement de la souffrance qu'il lui inflige. Ce n'est pas vraiment Absconsus, qui réagit, c'est plutôt l'écho de sa folie, qui le pousse à faire des choses ignobles. Mais il ne regrette pas, loin de là. Dans ces conditions, la pitié n'est pas un mot auquel l'on peut se permettre de songer. « Continuez. » ordonne-t-elle. Absconsus fronce les sourcils. Se Apprécie-t-elle souffrir ainsi ? C'était assez inimaginable. L'homme se contente de secouer négativement la tête, il ne lui offrirait pas ce plaisir. Puis la punie lève son bras – qui n'est plus qu'un bout de chair sanguinolent – et de ses doigts fins repousse quelques cheveux qui s'étaient laissé choir sur le front de l'abomination. Absconsus a un petit mouvement de recul, mais trop tard. Il coule, le liquide écarlate, il se répand sur le monstre, comme pour le rendre encore plus coupable de la torture qu'il inflige. Un sourire malsain étire ses lèvres. « Tu peux essayer de me souiller autant que tu le désires, mais la corruption vient de toi, elle ne m'atteint pas. » sa voix est grave, elle montre son autorité, le désir de vouloir se faire respecter. Absconsus prend la main d'Akerfeldt dans la sienne, lui sourit tendrement. Son autre main caresse les doigts de la châtiée. Il se relève, puis la tire violemment à lui. « Je ne vais pas te frapper. Non, tu vas rester ainsi, tes plaies vont s'infecter, s'infester. Tout ton petit corps frêle en sera meurtri. » son index va caresser la joue d'Europe, et son visage est proche du sien. Absconsus peut même sentir la souffrance et la détresse de celle qui se tient à quelques centimètres de lui.

Il parcoure le sol du regard, observe les insectes immondes qui rampent et se tortillent sur la terre corrompue par le sang d'Akerfeldt. Il regarde quelques grouillants grimper sur les jambes nues de la punie, leurs petites antennes remuant dans tous les sens possibles. « Je pourrais bien t'abandonner ici, t'enfermer dans cette serre, te laisser faner comme toutes ces fleurs. Mais ce serait trop facile, si tu mourrais. N'est-ce pas ? » la voix d'Absconsus se fait suave, mais on peut entendre la perfidie glisser sur sa langue fourbe. Il la lâche, la contourne puis va derrière elle et la pousse dans le dos vers la sortie de la serre. Ses mains adroites appuient sur les plaies sanglantes, et une nouvelle hémorragie s'éveille sur la peau écorchée de la vile. Absconsus s'essuie les mains et les doigts sur son pantalon. Mais au final, il n'est pas tellement mieux que la punie. Tout deux sont des êtres de chairs où le sang règne en grand Maître. Il la pousse à l'extérieur, et c'est toujours cette même bruine que pleure le ciel malade. Absconsus referme la porte de la serre derrière lui, dans une effroyable cacophonie de crissements et de hurlements du fer contre le verre. La pluie dégouline sur eux deux, essuyant un peu de sang encore humide. Le monstre se dirige vers la silhouette figée d'Akerfeld, il est derrière elle. Il approche son visage, puis colle ses lèvres à son oreille. « Est-ce que tu souffres ? Est-ce que tu sens que le mal que tu as fait s'en va ? » il lui saisit le poignet, le tord dans sa main, puis retourne brusquement Europe vers lui. « Alors, dis moi, est-ce que tu souffres ?! » hurle-t-il sur l'esclave de sa torture, sur la châtiée, la punie. Absconsus voyait le mal suinter par toutes les pores de la femme, cela le ravissait. Il effectuait son dû avec ardeur, et il le faisait bien. Elle devait souffrir. Elle allait souffrir, comme jamais elle n'avait souffert. Elle subirait des violences physiques à en perdre la moitié de son sang. Il fallait donner beaucoup, pour se faire pardonner.
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MessageSujet: Re: retribution - europe.   retribution - europe. I_icon_minitimeDim 4 Mar - 14:22

Sa main gelée réchauffe étrangement la mienne. Je suis à demi-morte dans un monde fait d’hystérie et de chao. Sur notre archipel il pleut et j’ai l’honneur de verser mon encre dans les méandres dessinés par les gouttes d’eau. Un peu de moi ici, dispersé le souillon, caché l’immondice. Le temps s’est maintenant refroidit et la température s’empare de mes veines ouvertes pour les faire s’écarter en d’interminables crevasses. Mon saut ne saurait tarder, fidèle alpiniste, je me prépare à l’ascension. Il s’autorise une caresse et je sens mes forces faiblir. Je ne suis plus à un viol prêt. Pour corrompre mon voleur, je ne baisse pas le regard et je rentre dans sa danse. La valse interminable de nos murmures imprudents berce les allés-venus des branches des sapins. La serre grince, elle connait ma souffrance et pleure sa fille abîmée. Elle refuse la peine et le havre de sa luxuriance mue en théâtre de mon désastre. Je suis laide et triste. Et puis, il me tire et me sauve de la pluie glissant par le trou béant du plafond de verre et de ses multiples végétaux. Il me prend contre lui et faible que je suis, je faillis sous la pression de ses os. Absconsus ou la maigreur incarnée. Un cadavre dont je ne connais pas l’existence d’un cœur, une âme oubliée, une âme paumée. Comme la mienne. Le temps a creusé ses muscles et je prends plaisir à les observer s’agiter au son des bourrasques de vent. C’est un navire à la dérive, trop de femmes à bord, le capitaine ne tient plus la barre et la boussole n’indique plus le nord. Sur le fleuve des enfers je viendrais te chercher, disait Orphée à Eurydice. Sur le fleuve des enfers je te guiderai, pensait Europe à Absconsus. Ou encore, Absconsus est Absurde, Absconsus ou l’Absinthe qui pétrie mes idées.

Absconsus ne veut plus jouer. Il rejette ma souffrance et trouve un prétexte à mon supplice : mes plaies béantes infestées seront plus meurtrières que ses coups. J’accuse l’idée d’un soupir et j’avoue qu’il a raison. Et pourtant, comme j’aimerai qu’elles disparaissent. Souffrir est mon dû, mais les marques ne prouvent rien sinon mon impuissance. Wolfgang le saura, Wolfgang le tuera. Ce soir quand je me glisserai dans ses bras, couverte aussi légèrement que ma peau me le permet, il le verra. Il criera au viol, il hurlera sa colère et jettera sur moi les meubles de la pauvre pièce. Je serai nue sous sa rage. Dehors je respire enfin : il tyrannise mes plaies mais c’est trop tard, le mal est fait et ma souffrance est déjà à son maximum. Ce n’est pas avec ses mains qu’il pourra encore me blesser. Dans un craquement formidable, la porte est violemment refermée. Moi je me suis échappée d’un pas et je regarde mon destin, les yeux rivés vers le lointain. Lui, il vient contre moi, lui, il est derrière moi. Tout contre moi. Je n’ai qu’à pencher la tête pour laisser reposer mon crâne au creux de son cou. Peut-être en aurait-il envie. Absconsus parle trop, l’homme blessé par mon mutisme s’empare de mon poignet. C’est sa façon de me prendre par la main. La souffrance est notre point commun. Il me retourne et je perds l’équilibre. Il fait office d’armure et je prends sa paroi pour appui. Il est si proche de moi qu’un passant pourrait croire interrompre un couple. Mais moi je pleure. Je saigne et comme si ce seul liquide ne suffisait pas, je pleure. Les larmes coulent sans faire de bruit. Mes yeux passent de bleus à blancs, puis de blancs à transparents. Il est beau. Son souffle râpeux interroge le mien. Las de tenir, j’enveloppe sa nuque de mes bras. Il sait que ce geste est celui qui me fait le plus mal : se laisser aller. Je pense à lui, j’aimerai qu’il soit là. Mais il n’y est pas, et à sa place j’enveloppe un fantôme. Celui qui certainement souffre bien plus que moi. « Si c’est par ma souffrance que tu te sens mieux, je suis prête à tous les supplices. » Peut-être pensera-t-il que je suis folle. Peut-être hurlera-t-il au meurtre. Mais moi je hurle en un accord désir et souffrance. Je suis une salope.

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MessageSujet: Re: retribution - europe.   retribution - europe. I_icon_minitimeMar 13 Mar - 14:56

Elle se tient là, pliée à sa merci, les genoux ployés sous la poigne d'Absconsus. Sa main vient agripper la nuque de l'homme, peut-être la seule saillie où s'accrocher pour ne pas couler. La bruine aux yeux pâles d'Europe coule sur ses joues creuses, sans cesse. Mais cela n'émeut pas Absconsus, il se contente simplement de la regarder. Il n'ira jamais la relever, ou même l'aider à tenir debout. Il était là pour la briser, la briser physiquement et moralement. À chaque fois il rouvrirait les plaies, il les ferait saigner. « Si c’est par ma souffrance que tu te sens mieux, je suis prête à tous les supplices. » Il pousse un soupir, puis recule d'un pas, la laissant tomber sur le sol boueux. Elle tirait un certain plaisir à se faire battre et à subir les pires maux. C'était assez déroutant, surtout pour Absconsus. Lui était violent, mais il n'éprouvait que de l'indifférence lorsque la violence s'emparait de lui. Europe était une esclave de la douleur.

Le tatoué pousse un long soupir puis va s'appuyer sur le squelette de verre, ses yeux posés sur celle qui se traînait dans la boue. Ses plaies sont sales. Il songea alors qu'Europe devait être délicieuse à empailler. Cette fille était une vraie beauté, et il serait tout à fait logique de la préserver pour l'éternité. Absconsus se détacha de la serre, il s'approcha de la fille puis pris son bras. Il la releva sans aucune délicatesse et approcha son visage maculé de boue près du sien. Il lui lança un regard un peu mauvais. « Tu peux rentrer chez toi. Ça suffit pour aujourd'hui. » dit-il d'une voix qui se voulait autoritaire. Il la lâcha, attendit un peu qu'elle tienne en équilibre sur ses jambes. « Il ne faudrait pas que je t'achève, n'est-ce pas ? Il serait dommage que je subisse des représailles. » Son index effleura sa joue creuse. Il esquissa un sourire malsain puis tourna les talons.

Absconsus emprunta le chemin inverse. Il retournerait à Falkenberg, personne ne saurait rien de ce qu'il s'était passé ici. Europe aurait des marques de cette rencontre, mais puisqu'elle appréciait souffrir, le taxidermiste n'avait aucuns remords. La bruine ne cessait pas sa chute lente et interminable, laissant derrière elle un bruit de crépitement. Les chaussures d'Absconsus s'embourbaient dans le sol boueux. C'était désagréable. La serre s'éloignait derrière lui, et déjà il sentait l'ennui le gagner. Ces moments-là lui faisaient oublier le temps qui passait, et le voilà qui était condamné à une solitude constante. Cependant, il avait toujours été habitué à être seul. Mais à Falkenberg, c'était différent. Soit on avait peur de se faire achever, soit on avait peur de la solitude ou de l'ennui. Absconsus était dans le second cas. À Falkenberg, les gens étaient tous des monstres. Et comme il est difficile de nouer des ''amitiés'' avec ce genre de personnages.

[ Désolée, c'est super court. END ? ]
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