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| Life is a bitch - Absoncus | |
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Zéphyr J. Bewstick
◭ messages : 366 ◭ date d'inscription : 27/03/2012 ◭ ancien métier : Prostituée ◭ localisation : Derrière toi
De quoi es-tu coupable ? ◭ mes complices: Vous. ◭ mon crime: Exister.
| Sujet: Life is a bitch - Absoncus Sam 31 Mar - 16:58 | |
| Elle avance, la tête courbée. Comme si, après son acte, elle ne méritait plus de regarder la vie en face. La pluie tombe drue sur ses épaules, venant inonder ses vêtements, trempant sa crinière blonde. Et il lui semble que cette pluie là a une couleur rouge. Une couleur rouge sang. C'est le ciel qui pleure. C'est le ciel qui saigne. L'obscurité l'enveloppe. Angoissante. Aucun être vivant ne daigne témoigner de sa présence. Elle est seule. Seule avec l’écho de ses pas qui résonne dans sa boîte crânienne. Elle quitte le bitume pour s'avancer sur l'étendue de sable qui lui semble grise. Ses pieds nus s'enfoncent entre les grains de sable humides. Bientôt, ses pieds trempent dans l'eau, le froid lui mord les chevilles, lui brûle l'épiderme. Elle se fige, le regard perdu dans le vague. Le temps semble figé. Quel jour est-il ? Lundi ? Mardi ? A moins que l'on ne soit samedi. Elle a perdu toute notion du temps. Combien de temps ? Depuis combien de temps cette barque branlante l'a-elle abandonné sur cette rive ? Depuis combien de temps ère-elle parmi des meurtries, des fantômes, des démons ? Elle ne sait plus. Elle a oublié. Oublié son ancienne vie comme ces gens l'ont oublié elle-même. Effroyable. Une ancienne prostituée. Elle a tué son propre père. Les jeunes de nos jours sont fous... Folle. Elle l'est sans aucun doute, oui. Rendue folle par la douleur.
Un rire s'échappe de ses lèvres. Nerveux. Douloureux. Un rire malade. Un rire triste et sardonique. Désespéré. Un rire qui aurait glacé d'effroi n'importe quel être normalement constitué. Mais il n'y avait pas d'êtres normalement constitués à Falkenberg. Il n'y avait que des déchets de la société. Des gens rejetés, reclus, mis à l'écart, dont on avait voulu se débarrasser. Des gens qui inspiraient la crainte et le mépris. Fous. Ne l'étaient-ils pas tous, ici ? Fous. Elle se sent vide. Vide de l'intérieur. Avoir l'impression d'être une coquille vide, voilà, ce qui pouvait vous tuer. Il lui aurait suffit de continuer à marcher. D'avancer encore dans cette eau limpide. Avancer jusqu'à disparaître entièrement dans cette immensité. Personne n'aurait jamais rien su et la terre aurait continué à tourner, le temps aurait continué à s'écouler. Cela aurait été une belle mort, n'est-ce pas ? Une mort facile. Trop facile. Elle frissonna et lentement, s'extirpa du lac. Il lui semblait presque qu'il l'appelait. Que le clapotis de la pluie sur sa surface plane répétait son nom. Zéphyr. Elle se retourna vivement et inspira. Il lui semblait qu'on l'épiait. Que des centaines de présences, dans son dos, gardaient leurs regards fixés sur elle. Une vague de panique s'emparait d'elle, lui prenant les tripes. Elle avait envie de hurler. Elle plissa les yeux, tentant de discerner une quelconque présence dans le noir. Un éclair déchira le ciel et lui dévoila une silhouette. Elle sursauta. « Dégage. ». Elle hurla ces paroles acides en direction de l'inconnu, d'une voix suraiguë, complètement hystérique. Était-ce la mort ? Est-ce que c'était le fantôme de son père ? Sans doute était-il venu se venger. L'image du cadavre couvert de sang s'imposa à elle, brusquement. Les larmes roulaient à présent sur ses joues, mêlées au sillon de la pluie. « Laisse-moi.. Va-t-en. ». Il était presque impossible que l'ombre ait entendu ce sifflement plaintif qui franchit difficilement le seuil de ses lèvres. |
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Absconsus Farewell
◭ messages : 511 ◭ date d'inscription : 19/02/2012 ◭ ancien métier : apprenti chez un empailleur.
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| Sujet: Re: Life is a bitch - Absoncus Sam 31 Mar - 17:28 | |
| La pluie battait avec violence, des éclairs déchiraient le ciel, comme s'ils voulaient le faire hurler de douleur. Et il hurlait de douleur, ses cris étaient semblables au tonnerre qui se répercutait partout. Il marchait, le squelette ambulant, levant un peu plus à chaque fois les pieds pour ne pas s'embourber dans la boue. Il était trempé, des gouttes énormes s'écoulaient sur son visage bien trop maigre. En effet, ses pommettes étaient devenues saillantes. Il ne faisait plus aucun effort pour ressembler à un humain. Tout ce qu'il entourait l'emplissait d'une profonde indifférence. Sa froideur était le parfait reflet de son âme : une triste carcasse dénuée de sentiments. La solitude l'avait forgé ainsi, maître de la froideur et du silence. Il réfléchissait beaucoup, pour combler le Vide dans sa tête. Il pouvait passer ses journées à songer. Et il songeait à tout. À l'avant, à l'après. Même la pluie glaciale l'indifférait. Les saison n'avaient plus aucune importance, et son organisme était devenu ultra résistant. Il se sentait fort, maître de son corps, de ses gestes et de sa pensée. Le fait d'effrayer quiconque était sur son passage le rendait presque joyeux. À présent, il était ce que les autres avaient toujours vu. Un monstre. Un sourire mauvais étira ses lèvres pâles. Lèvres si pâles qu'on devinait les veines bleutées sous cette fine peau diaphane.
Absconsus. La dureté de ce prénom, la froideur de ses beaux traits, ses yeux sombres. Tout en lui montrait la méfiance, rien n’appelait la confiance. Il se fichait de l'image qu'il donnait, la vie n'était plus rien. Il n'avait pas d'idéal, pas de but. Il survivait, esclave de sa torture psychique. Ses pas l'avaient mené sur la plage du Lac de l'Atlas. Immense vide. Le froid, le sable, l'humidité. Le paysage désolé était aussi glacial que beau. Absconsus aimait cet endroit, quelque part, il lui correspondait. Et le vent qui soufflait en lui, et la pluie qui ruisselai sur son corps. Il se délectait de chaque élément qui venait défier son organisme fragile en apparence. Une silhouette plus foncée que les ombres s'imposa à Absconsus. Elle ne lui semblait pas inconnue. « Dégage. » le hurlement transperça même les rafales. L'homme tatoué cessa sa marche, les sourcils froncés. Malgré l'hystérie de la voix, il y percevait quelque chose d'étonnement familier. Il vit des lèvres remuer, mais aucun son n'en sortit. Absconsus s'approcha un peu plus, ses pieds s'enlisant dans le sable lourd et bien trop ferme pour ses os fragiles. Zéphyr. Son visage angélique et beau était déformé par une tristesse sans fin. Terriblement affligeant, mais pas assez pour émouvoir le cadavre face à elle. Il s'était toujours méfié de cette fille, quelque chose en elle n'inspirait pas la confiance. Peut-être par rapport à son – ses – crime. Elle avait beau être redoutable, une lueur perdue, désespérée, même, dansait dans ses yeux. « Tu suintes le malheur et le désespoir. Ta haine serait-elle en train de te consumer ? » C'est drôle, mais pour une fois, il la trouvait drôlement vulnérable, aujourd'hui. Il pourrait la blesser moralement, s'il en avait envie. L'amocher, la faire souffrir. Absconsus était l'esclave des plus sombres désirs. |
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Zéphyr J. Bewstick
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| Sujet: Re: Life is a bitch - Absoncus Dim 1 Avr - 9:11 | |
| Et le ciel hurlait à sa place, déchiré par des éclairs, grondant férocement, troublant le calme de la nuit. Elle le revoyait, lui. Son géniteur. Le poignard qu'elle lui avait planté dans le cœur. Le couteau qui avait ramoné sa chair. Elle revoyait le sang qui s'écoulait le long de ses mains, venait tâcher ses vêtements, elle le voyait rougeoyant sur ses avant-bras. Un simple soupir. C'était de par sa bouche que sa vie s'était échappée. Un simple souffle. Un sifflement rauque. Mort. Il était mort. Comment était-ce possible que la vie soit aussi faible comparée à la mort ? Comment était-ce possible qu'il soit aussi facile de sceller la tombe de quelqu'un ? Elle revoyait son corps froid. Ses traits éternellement figés dans une expression de stupeur. Il lui semblait que c'était lui. Lui qui s'avançait vers elle. Alors, il était revenu se venger ? Est-ce qu'à son tour, il allait lui enlever la vie ? Est-ce que son dernier souffle se perdrait entre le vent qui sifflait et la lumière qui déchirait les cieux ? Et la mort ? Comment était-ce, la mort ? Cela devait être un beau voyage, puisque personne n'en était jamais revenu.
Perdue. Elle se sentait perdue. Incroyablement faible, ridicule, vulnérable. Car en comparaison des éclairs qui traversaient le ciel, qu'était-elle ? Qu'étaient-ils tous ? Rien. De ridicules grains de poussière sur l'immensité de la terre. C'était sans doute cela, que l'on ressentait, lorsque quelqu'un en face de vous vous déchirait la panse à coups de couteau, sans états d'âmes. L'impression de n'être rien, ou pas grand chose, tout au plus. La vie ne tiens qu'à un fil, si fragile. N'importe qui peut décider de le couper, à tout moment de votre existence. Et alors, tout est fini.
Le visage du nouveau venu s'imposa à elle. Ce n'était pas son père. C'était un fantôme. Un spectre décharné. Un démon aux traits froids et durs. Absoncus. Un frisson lui traversa l'échine. Le froid, la peur, les deux, elle ne savait pas. La simple vue de sa silhouette fantomatique suffisait à la terrifier. Peut être était-il venu pour l'achever ? Peut être qu'elle allait mourir sur cette plage. C'était un beau lieu pour mourir. Elle était certaine que c'était son père qui l'envoyait. Il lui avait demandé de la tuer et Absoncus allait le faire. Elle allait partir. C'était une belle nuit pour mourir. Elle pourrait hurler en toute tranquillité. Personne n'entendrait rien et l'instant d'après, tout serait fini. « Tu suintes le malheur et le désespoir. Ta haine serait-elle en train de te consumer ? ». Un de ses sanglots se perdit dans sa gorge. Ses mots se perdaient dans sa tête sans y trouver un sens. Elle se laissa tomber sur le sable et se recroquevilla, serrant ses jambes trop frêles entre ses bras, posant sa tête sur ses genoux cagneux. « Laisse-moi tranquille.. S'il-te-plait, va-t-en.. ». Un gémissement. Une plainte douloureuse qui lui déchira la poitrine. Indifférente au chaos qui l’entourait, à la pluie qui redoublait de force et transperçait ses membres. |
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Absconsus Farewell
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| Sujet: Re: Life is a bitch - Absoncus Dim 1 Avr - 9:50 | |
| Elle heurta le sable, puis se renferma sur elle-même, ses bras frêles enveloppant ses genoux squelettiques. L'homme s'accroupit à ses côtés, afin d'entendre le murmure plaintif qui s'échappe de ses lèvres. « Laisse-moi tranquille... S'il te plaît, va-t-en.. » un sourire amusé dansait sur ses lèvres. Il aimait la voir dans cet état de faiblesse, lui qui s'était toujours méfié d'elle. « Tu culpabilises du mal que tu as fait autour de toi, c'est cela ? » il adorait la souffrance psychique, il n'y avait rien de pire que d'être torturé mentalement. Lui même était victime de cette torture, et se battait chaque jour pour ne pas plonger dans le gouffre béant de la déraison. Il s'accrochait pour ne pas perdre pied. C'était difficile, mais il s'accrochait un peu plus chaque jour, luttant contre les tumultes de la folie. Souvent, c'était peine perdue, alors il se rappelait comment il faisait, quelques année plus tôt, pour paraître normal. Essayer d'être quelqu'un dans la foule, ne pas se faire remarquer, ignorer les critique, les doigts pointés sur lui. Combien son ceux qui le regardaient, la peur, le dégoût ou la haine dans les yeux ? MONSTRE ! clamaient-ils sans cesse. Il avait osé, le fou, il avait empaillé une jeune innocente. Pauvre fille, victime de la passion d'Absconsus.
Coupable. Mais Absconsus s'en fichait royalement, on pouvait le mettre n'importe où, derrière des barreaux, dans un hôpital, il ne cesserait pas pour autant d'être ce qu'il était. Il prends place près de Zéphyr, et s'allonge sur le sable trempé. La pluie flagelle son visage immaculé. Il contemple ses bras tatoués, puis laisse sa tête reposer contre le sol, les paupières closes, l'air serein. Il incarne le contraste parfait entre la tempête nocturne qui fait rage, et lui même, immobile et terriblement froid. Il ne craint pas la poupée blonde qui est recroquevillée à côté de lui. Il rit de son malheur, jouis de sa peine. Elle arrive à se torturer toute seule. Absconsus avait besoin d'un bon nombre de facteurs pour pouvoir être faible. Il paraissait tellement fébrile. « Tu as honte, de ce que tu as commis ? Achever sauvagement des personnes innocentes avec un poignard, ce n'est pas très propre. » il laissa échapper un rire mauvais de ses lèvres entrouvertes. Lui avait tué, maintes fois, mais de manière stérile et dans le respect des règles. Endormir, ou assommer. Couper, trier. Ne garder que le meilleur, offrir la beauté éternelle. Absconsus était un sculpteur de chair et Zéphyr était une peintre morbide, qui salissait ses portraits avec ce liquide rouge et poisseux que l'on nomme sang. C'était là le contraste énorme entre le tatoué et elle. De plus, ses actes étaient animés et dictés par une haine profonde. Absconsus, lui, s'était toujours laissé guidé par une passion qui l'obsédait presque. Il avait toujours été persuadé que la taxidermie était un art, pas un quelconque métier. C'était bien plus. |
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Zéphyr J. Bewstick
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| Sujet: Re: Life is a bitch - Absoncus Dim 1 Avr - 10:51 | |
| Elle a l'impression de se laisser engloutir par un trop plein d'émotion. La peur de mourir, la crainte de rester en vie. Incapable. Incapable de retenir ses sanglots de détresse qui secouent son corps tout entier. Elle ferme les yeux et se laisse bercer par ses pleurs. Seule, mal-grès la présence du jeune homme à ses côtés. Désespérément seule. « Tu culpabilises du mal que tu as fait autour de toi, c'est cela ? ». Les paroles d'Absoncus sonnent si dures à ses oreilles. Ses yeux s'agrandissent, tandis que son regard reste figé dans le vide, perdu entre les grains de sable malmenés par le vent. « C'est pas moi.. J'ai rien fait. ». Ses gémissements sont ceux d'un animal malade qui se laisse mourir. Certains à Falkenberg se battaient. D'autres se laissaient dépérir. Zéphyr ne faisait ni l'un, ni l'autre. Elle se contentait de vivre. De survivre. Tuer son géniteur.. Il faut être fou, complètement tordu. Elle revoit les regards méprisants des gens de la justice, le dégout se peindre sur le visage du juge qui lui faisait face. Elle ne tenait plus sa vie entre ses mains. C'était eux et eux seuls, qui pouvaient juger de la peine à laquelle ils condamneraient le monstre. Mais qui étaient-ils pour juger d'un crime ? D'honnêtes gens, incompétents, qui ne pouvaient pas comprendre le goût sucré-amer de la folie, l'envie de se venger d'une vie gâchée.
Un criminel ne pouvait être jugé que par un criminel. Peut être qu'Absoncus pensait être assis à côté d'un monstre. Sans doute avait-il raison. Monstrueuse, capable de tuer sous la dictature d'une lubie. Elle le voit s'allonger à côté d'elle. Comment va-t-il la tuer ? Strangulation ? Va-il la poignarder ? Elle frémit. Incapable de s'enfuir en courant comme n'importe quel être normalement constitué aurait agi en voyant le diable s'assoir à ses côtés. Mais Zéphyr n'était pas normale. « Tu as honte, de ce que tu as commis ? Achever sauvagement des personnes innocentes avec un poignard, ce n'est pas très propre. ». Chacun des mots qui s'échappe de la bouche du spectre lui fait l'effet d'un coup de poignard. Son rire à moitié fou l'achève. Elle se jette sur le taxidermiste au sol dans un mouvement fébrile et, à califourchon sur son ventre trop maigre, envoie son poing fermé s'écraser sur la joue de celui-ci. Un autre coup s'ensuit. Elle hurle. « TAIS-TOI. TAIS-TOI OU JE TE TUE. ». Les larmes roulent le long de ses joues, accentuant la morsure du froid qui la glace toute entière. Une rage incontrôlée envers Absoncus lui serre les tripes. Tu es faible, Zéphyr. Quelques paroles suffisent à te rendre folle. Tu es complètement cinglée.. Elle s'en moque. Serre les dents à s'en faire mal et élève son poing une énième fois, prête à le frapper, encore et encore. |
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Absconsus Farewell
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| Sujet: Re: Life is a bitch - Absoncus Lun 2 Avr - 14:03 | |
| Il était paisiblement allongé, son visage blafard était vidé de toute émotion. Il se sentait bien comme il fallait, et ni la pluie battante, ni la nuit qui régnait en maîtresse auraient pu le déranger. Soudain, tout s’enchaîne. Zéphyr lui bondit dessus follement, et ses poings furieux viennent s'abattre avec colère sur son visage osseux. Absconsus sentait du sang couler de son nez. « TAIS-TOI. TAIS-TOI OU JE TE TUE. » son hurlement lui déchire les tympans. Il plisse les yeux, essuie le sang sur son nez, si bien qu'il s'en barbouille les mains. Il aperçoit alors son poing qui se lève, terriblement menaçant. Il saisit son poignet, le tord entre ses longs doigts, puis se relève. Une lueur sauvage et inhabituelle illumine ses prunelles sombres. Non, elle ne s'en tirerait pas ainsi. Le vent rugissait entre eux, c'était le parfait écho de leur colère à tous les deux. Folle et impulsive, c'était ce qu'elle était, et rien d'autre. Absconsus ignorait royalement la menace lancée par Zéphyr, il ne craignait pas les gémissements d'une gamine comme elle. Il la lâcha alors, et la poussa contre le sable désagréable et durci par l'humidité. « Tu es ridicule. » une moue méprisante tordit les lèvres de l'homme, il recula de quelques pas et observa le déchet recroquevillé au sol.
Cette fille avait une attitude qu'il ne comprenait pas. Elle était tout à fait incompréhensible. Elle explosait à la moindre remarque, jusqu'à en devenir violente. Pas étonnant qu'elle expulsait sa haine avec des coups de couteau. Elle ne devait pas avoir de motif particulier, juste la violence et une profonde colère pour la guider dans ses actes. Elle était ridiculement pathétique, et son attitude puérile éveillait en Absconsus à la fois mépris et amusement. Il s'approcha d'elle, s’accroupit à ses côtés, et la releva dans un geste presque tendre. Il l'observa d'un œil distrait, et il songea que lui-même était incapable de brandir son poing pour la défigurer et la faire saigner. Il aimait le propre, et déformer son modèle était sale. Absconsus demeurait d'un calme olympien, quelles que soient les circonstances. « Inutile de t'énerver. Je suis autant capable que toi de mettre fin à tes jours sombres. » il esquissa un sourire mauvais, se releva et s'approcha du bord du lac. L'eau venait lécher ses chaussures de cuir. Il poussa un long soupir. Et dire qu'en venant à Falkenberg il avait osé espéré rencontrer des gens comme lui. Qui avaient tué par passion. Mais non, tous se situaient dans d'horribles extrêmes : meurtres sauvages, viols, et autres crimes atroces. Bien plus atroces que le crime qu'il avait commis. À la rigueur, ce que lui avait fait, c'était d'un ridicule comparé aux meurtres de Zéphyr. De toute manière, ici, ils étaient tous rangés dans le même sac. Monstres. Ce mot revenait toujours, que ce soit dit par des sous-entendus ou non. |
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Zéphyr J. Bewstick
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| Sujet: Re: Life is a bitch - Absoncus Lun 2 Avr - 17:20 | |
| Et son poing s'abat encore et encore sur le visage anguleux du démon qu'elle écrase. Les larmes roulent le long de ses joues. Une colère sourde l'aveugle, brouille ses pensées. Il n'a pas le droit de penser qu'elle est monstrueuse. Il n'a pas le droit de penser qu'elle est coupable. Parce qu'il ne la connait pas. Parce qu'il est sans doute bien plus coupable qu'elle. Il n'a pas le droit de comprendre ce qu'elle ressent, de faire semblant de comprendre, parce que c'est impossible, cela ne peut pas être le cas. Personne ne peut comprendre. Personne ne peut le comprendre, parce qu'elle même ne comprend pas. Un filet rouge serpente maintenant sur le visage du brun, tandis que la pluie vient laver ses mains du sang qui les souille. Elle s'apprête à lui porter un nouveau coup, folle, dénué d'une once de sentiment à son égard. A force de se faire appeler comme un monstre, peut être qu'on le devient, en fin de compte. Elle grogne lorsqu'il lui tord le poignet. Mi-humaine, mi-animale, sauvage. Irréfléchie. Lorsqu'elle se retrouve debout, face à lui, elle a tout le loisir d'observer son œuvre. Le sang qui s'écoule du nez légèrement tuméfié lui arracherai presque un sourire suffisant. Elle tomba mollement sur le sable moite sous la pression des mains du tueur. « Tu es ridicule. ». Un rire froid s'échappe de ses lèvres gercées par le froid. Ridicule. Peut être bien. Folle, tordue, étrange, bizarre. Tout ce qu'il voulait. Le sang du squelettique personnage poisse ses mains. Ses poings serrés tremblent encore. Elle essuie ses mains sur son pantalon. Sachant pertinemment que le poids trop lourd pour ses épaules de la culpabilité allait s'abattre d'une minute à l'autre sur elle. Zéphyr serra ses bras contre sa poitrine, dans un effort pour se protéger du froid qui l'envahissait. Ses lèvres viraient au violet, contrastant avec sa peau translucide qui laissait voir ses veines par endroit.
Il s'approche d'elle. Elle lève ses yeux délavés vers lui. Un léger sentiment de crainte l'envahissait. Il était toujours plus agréable d'être le bourreau que l'exécuté, toujours. Elle redoutait qu'il ne décide d'abaisser son poing dans sa figure, à son tour. Redoutait que les rôles ne soient échangés. Peut être que cela aurait-été justice. Mais Zéphyr avait toujours eu un cuisant problème avec la justice. Elle se recroqueville légèrement lorsqu'il s'accroupit à ses côtés, prête à encaisser les coups. Blasée. Lorsqu'il la releva, doucement, presque précautionneux, ses yeux s'écarquillèrent, et elle se dépêcha de se décaler, comme si ce contact l'avait brûlée. Il était étrange. L'idée qu'il puisse se comporter presque normalement avec elle alors qu'elle venait de le défigurer lui paraissait folle, abstraite.« Inutile de t'énerver. Je suis autant capable que toi de mettre fin à tes jours sombres. ». Sans doute. Probablement. Elle le dévisagea, observant ses traits durcis par les épreuves, son sourire malsain, sa silhouette squelettique. L'ensemble avait quelque chose de surnaturel qui lui arracha un frisson indescriptible. « Non. ». Une simple onomatopée lâchée de but-en-blanc, qui pourtant signifiait tellement de choses. Il n'était pas comme elle. Il ne jouait pas dans la même catégorie. A l'observer ainsi, face au lac, elle pouvait presque sentir qu'il était impossible à Absoncus de la tuer ici, de sang-froid. Elle était presque certaine qu'il ne pouvait pas tuer quelqu'un avec un poignard. Cela se sentait à son regard. A sa manière d'être et d'agir. Il était un de ces monstres qui faisait partie des histoires d'horreurs pour enfant. Un des tueurs qui pouvaient faire frémir un pays entier. Un psychopathe, sans doute. Mais pas un simple meurtrier qui tue sous une pulsion morbide. |
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Absconsus Farewell
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| Sujet: Re: Life is a bitch - Absoncus Jeu 5 Avr - 10:52 | |
| La rage de la tempête commençait à s'effacer, la nuit devenait beaucoup plus calme, tout semblait paisible. Dans la surface placide du lac, on pouvait observer la danse folle des éclairs, qui faisaient leur apparition. Un soupir s'échappa des lèvres d'Absconsus. La fatigue se lisait sur ses traits. Il avait beau être esclave de ses besoins, le sommeil restait introuvable, à Falkenberg. Parfois, lorsque l'épuisement pesait trop lourd sur ses épaules, il s'écrasait au sol, comme dépourvu de masse musculaire, et sombrait dans un sommeil agité. Il rêvait souvent, mais ses visions oniriques n'avaient ni queue ni tête. C'était toujours un enchevêtrement complexe d'idées et de pensées, plus étranges les unes que les autres. Souvent, c'était des rêves morbides, où sang et chair étaient les principaux sujets. Absconsus se réveillait alors, transpirant, le regard fou, les muscles tremblants. Cet endroit avait des effets quelques peu secondaires sur lui. Il avait l'impression que Falkenberg le lobotomisait, et c'était affreusement dérangeant. Son esprit semblait suivre les instructions délurées de la folie.
Absconsus ignorait la perdue qui se tenait derrière lui, il s'ignorait lui même, et ses yeux sombres se perdaient dans l'immensité de l'eau. Il était fatigué, tout à coup, et un maux de tête le martelaient. À cet instant, tout lui semblait insupportable. La présence de Zéphyr semblait de trop pour lui : il désirait de l'isolement. Rien que ça. Il voulait un face à face avec lui même, pour démêler les nœuds qui l'habitaient. Tout cela était étrange. Il recula de quelques pas, fixa celle qui l'avait défigurée quelques temps – son nez le piquait un peu, encore. Ses yeux vides n'exprimèrent rien, même pas de la colère. Il ouvrit la bouche, puis se tut. Il n'avait rien à dire. Il se mit en marche, passa à côté de Zéphyr, et sa silhouette hâve et maigre se perdit peu à peu dans l'obscurité nocturne. Il ne savait que penser de cette fille-là, elle avait un visage d'ange, qui contrastait avec la corruption de son âme. En réalité, elle n'était que fureur et haine, et lorsqu'on le savait, on pouvait être surpris. Dans la rue, les autres pouvaient croire à quelqu'un qui est arrivé par là par hasard. Mais il suffisait de croiser son regard mauvais et noir pour comprendre qu'elle avait sa place, ici, à Falkenberg. Elle était un monstre parmi d'autre. Une coupable, inculpée pour probablement perpétuité. Et l'éclat de la folie se lisait déjà en elle. Pour Absconsus, elle apparaissait comme un livre ouvert, et il ne lui était pas difficile de connaître toutes ses intentions – aussi mauvaises soient elles.
[ Désolée, ma réponse est complètement nulle. RP terminé ? ] |
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Zéphyr J. Bewstick
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| Sujet: Re: Life is a bitch - Absoncus Sam 7 Avr - 10:17 | |
| [ N'importe quoi, ta réponse n'est pas nulle . Oui, terminé. ] |
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