PRÉNOM/PSEUDO ◭ Pauline, Bee.. ÂGE ◭ 17 balais.. COMMENT ES-TU ARRIVE SUR LE FORUM ◭ Sur un poney.. TON AVIS SUR LE FORUM ◭ Orgasmique. CREDIT ◭ iFlying Slash UN DERNIER MOT ◭ Mouton. CODE DU RÈGLEMENT ◭ ok par Europe la magnifique.

Tu me manques. Tu me manques Papa, si tu savais. Mais il faut que je t'explique, ne crois pas que je suis un monstre, ne crois pas ce que disent les autres, je vais te dire la vérité moi. Tu ne m'as jamais montré le moindre signe d'affection, tu ne m'as jamais encouragé, alors j'ai voulu te plaire, j'ai voulu que tu m'admires comme je t'admirais. Au final me voilà bien loin de tout cela. Tu sais, ici c'est un véritable terrain de jeu, les personnalités sont bien les plus intéressantes que j'aie jamais croisé. Ici, nous sommes tous fous, ou presque. Je vais pouvoir peindre à nouveau.

Je suis née un Vendredi 13. D'une mère catin, une blonde, grande, filiforme, maigre, dont on pouvait carresser les côtes à travers la peau, blonde, aux longs cheveux, les yeux bleus, bleus dans l'azur où vous vous noyiez une fois plongé dedans, et d'un père artiste, son art était d'endormir les âme, le temps d'une opération. Il allait se marier, mais il était trop jeune et il a eu peur, et il a fuis, il est parti en Suède, il y est resté un an, assez pour voir le gosse qu'il avait fait à une de ses putains qu'il avait baisé là-bas, assez pour décider de le garder et de l'embarquer avec lui dans son Irelande natale. Elle était petite, maigre comme sa mère, rousse comme son père, les yeux bleus comme la catin et de minuscules tâches rousses parcourées sont visages. Un beau mélange consanguin entre la Suède et l'Irelande. Une jolie petite mauvaise graine. Je suis née un Vendredi 13, et comme lui on dirait que ceux qui croisent ma route sont malchanceux. Je n'ai aucun souvenir de la Suère pour la simple et bonne raison, que je n'y ai passé que les quatre premiers mois de ma vie. Mon père nous a ensuite ramené, moi et cette petite blonde aux gros seins dont il s'était entiché dans son Irelande natale. Là-bas, ni grands-parents attentionés, ni chien, ni jolie maison mais un vieu gronchon qui ne buvait que de la bière, des rats qui courraient dans la cuisine et un pauvre appartement miteux. La blonde n'est pas restée bien longtemps avec nous, trois mois tout au plus, juste assez pour que je n'ai aucun souvenir d'elle. Tant mieux. A partir de ce jour, nous n'avons vécu que tous les deux, mon père et moi. Moi, la gamine, le boulet qu'il traînait, celle qu'il oubliait parfois devant l'école, celle qu'il envoyait faire les courses. Moi, la gamine qui l'admirait tant. Et alors, pour faire passer le temps et ma solitude quotidienne je me suis mise à peindre.

On sonne à la porte. Elle est encore plus belle que dans mes souvenirs. Une grande, brune, les yeux d'un noir de jais, la peau hâlée, des jambes fines et très longues. Elle s'assoit sur la chaise, je lui explique la mise en scène qu'elle accepte sans broncher. Le temps passe et quelques minutes plus tard la voilà qui pleure, les pieds et poings liés alors que j'approche d'elle une grande aiguille. Mon père est un artiste, il endort les hommes pour leurs opérations. Mais c'est un travail très précis, une trop forte dose et tout est terminé. Tu sais ce qui va t'arriver, n'est-ce pas ? Tu veux que je te raconte, tu veux que je te dise ce qui est arrivée à l'autre fille ? Allez, arrêtes de pleurer, écoutes moi.

C'est bien tu es à l'heure. Et je lui fais signe de prendre place sur le lit. Elle est jolie, blonde comme les blés, la peau blanche presque transparente, des grands yeux dans lequel vous pourriez vous noyer. Elle dépose ses vêtements sur une chaise que j'avais placé là exprès puis s'allonge sur le lit, froissant les draps des courbes de son corps. Puis je laisse faire mes mains, le pinceau semble alors prendre vie et je peins. Puis je découvre ma toile, c'est vrai qu'il est beau ce nu, mais il lui manque quelque chose, il lui manque de la couleur. Ne bouges pas d'un pouce, je reviens. Se fut rapide, un simple bruit sourd sort de sa bouche puis le liquide chaud coule le long de sa gorge, de sa poitrine jusque sur les draps. Une belle couleur rouge, voilà ce qu'il manquait au dessin. Alors je m'assoie à nouveau, et je me remet à peindre. Tu peux y aller, merci beaucoup. Bien sûr, elle ne répond pas, elle ne répond plus, sa tête a pris un angle peu commun avec son cou. Sa main pend le long du lit sans vie. Au moins, tu seras belle à jamais. Bonne nuit, dors bien. Je referme les draps sur son corps plus pâle encore et je la dépose dans une ruelle sombre non loin de notre appartement. Là, le soir, des chiens rodent, affamés. Cette nuit, ton sommeil sera quelque peu perturbé. Je remonte chez moi et supprime les dernières traces de son passage.

Et elle se remet à chialer de plus belle. Tu tiens à ta vie, ma douce ? Tu ne veux pas mourir ? Non bien sûr. Dis moi, elle est vieille ta mère, elle a quel âge ? Elle mériterait de mourir, elle, non ? Elle est presque en âge, alors que toi, tu as toute la vie devant toi ? Dis moi, est-ce que tu voudrais que ta mère meurt à ta place ? Et elle acquiesse, les larmes courant le long de ses joues hâlées. Arrêtes de pleurer, tu ne vas pas mourir, je te le promet. Je tiens toujours mes promesses. Mais j'aimerais que tu me le dises à voix haute, tu préfèrerais que ta mère soit là à ta place. Oui ! Oui, je voudrais que ce soit elle ici, elle va bientôt mourir elle de toute façon, elle a déjà vécu sa vie, moi je n'en ai encore eu que des promesses. Pitié. Bien, très bien, j'aimerais que tu te souviennes que les derniers mots que tu as dit souhaités la mort de ta mère. Et alors le liquide se répend dans ses veines. J'avais trouvé cette fiole et cette seringue dans le bureau de mon père. Bromure de pancuronium. Un liquide qui vous paralysait les membres durant plusieurs heures et qui pouvait donc s'avérer dangereux. Puis lui déliant les poignets, sa tête pendant le long de son buste, je prend une nouvelle aiguille et lui tatoue au creux du bras, "Dead Mummy.", pour qu'elle n'oublie jamais. Quelques heures plus tard, sa bouche était vide. Deux rangées de dents, des traces de sang, sa langue flottant dans un bocale. Elle dormait encore, la tête penchée en arrière, la bouche grande ouverte. Alors je me suis assise et je me suis mise à peindre.

Un mois plus tard, je me suis retrouvée ici. Tout était passé très vite. On m'avait qualifié de monstre et de sans coeur, des docteurs m'avaient déclarés comme folle, d'autres encore avaient jurés que je ne savais pas que ce que je faisais été mal. En effet, la seule chose que je voulais, c'était atteindre la perfection en matière de tableau, et à aucun moment je n'avais prévu de leur faire subire cela. Je suis un artiste, un artiste incompris que l'on a enfermé ici, pour empêcher qu'il développe ses idées.