PRÉNOM/PSEUDO ◭ Juliette/velvet.irony ÂGE ◭ 17 ans COMMENT ES-TU ARRIVE SUR LE FORUM ◭ bazzart TON AVIS SUR LE FORUM ◭ le contexte est absolument génial mais en plus le forum est absolument magnifique CREDIT ◭ tumblr. UN DERNIER MOT ◭ ce smiley est tordant CODE DU RÈGLEMENT ◭ Ok par Cze'

◐ est-ce que j'ai une tête à lâcher prise ? je sais ce qui m'attend. je vais brûler, je brûle et je sais qu'il n'y aura pas de fin ; je sais tout : croyez-vous que je lâcherai prise ?

La tristesse se lit sur le visage de l’enfant. Elle pleure doucement, elle appelle. Où m’emmenez-vous ? Qu’allez-vous faire de moi ? Son corps tremble dans le noir, son cœur est secoué de sanglots. Elle ne sent plus que le contact du froid sur sa peau. L’ombre s’étend et la guette, prête à la happer dans sa gueule béante. L’ombre est après elle, l’ombre veut se venger. L’ombre lui en veut pour tout le mal qu’elle fait. Mais ce n’est pas sa faute. Elle n’est qu’une enfant innocente, trop perdue dans son monde égoïste pour réaliser tout le mal qu’elle fait. Les larmes coulent sur ses joues trop pâles. Elle regrette. Mais elle ne pleure pas pour eux. Non. Elle pleure sa propre perte.

Dès que je sors de la voiture, le froid m’agresse. Je lève les yeux vers les flocons tourbillonnants qui se glissent dans mes cheveux et se coincent dans mes cils. Ils parsèment mon manteau rouge entrouvert et ma petite robe noire. J’ai froid et je regrette. Mais je ne peux pas repartir en arrière alors il faut que je continue. Ce froid immense qui gèle mon pauvre petit cœur meurtri. Cette omniprésence du gris. J’ai peur ici, toute seule, sans personne sur qui compter. Mais je ne le montre pas. Il faut que je reste forte. Alors j’affiche mon habituel sourire que personne ne parvient jamais à déchiffrer. J’ai toujours été comme ça. A croire que je suis une manipulatrice née. La solitude m’enserre le cœur. J’ai besoin de quelqu’un pour me protéger, quelqu’un qui serait prêt à tout pour mes beaux yeux. J’ai besoin de victimes. Pourquoi m’ont-ils emmenée ici ? Ce n’est pas ma faute si c’est arrivé. J’ai planté les graines, je n’ai jamais cherché à en récolter les fruits. Je me meurs ici. Comme une fleur qui se fane doucement, je dépéris. Je ne suis rien toute seule, j’ai besoin de la souffrance des autres pour exister. Je laisse le vent jouer avec mes cheveux, je me tiens droite, pâle silhouette dans l’obscurité de la nuit. Je me sais étrange, de cette étrangeté qui fascine. Je ne finirai pas seule, j’en attirerai d’autres et une fois qu’ils seront à ma portée, j’étendrai mon emprise sur eux comme une fleur toxique et jamais ils ne pourront m’abandonner. Je coulerai. Mais je ne coulerai pas seule.

DEAD MEMORIES IN MY HEART

◐ moi je suis méchante : ça veut dire que j'ai besoin de la souffrance des autres pour exister. une torche. une torche dans les cœurs. quand je suis toute seule, je m'éteins. six moi durant, j'ai flambé dans son cœur ; j'ai tout brûlé.

Meave,

Meave, pourquoi n’es-tu plus là ? J’ignore où tu es et si tu vas bien mais quelque chose en moi me dit que pour toi, tout ira toujours bien. Je te connais Meave, je sais que tu te débrouilleras toujours pour que tout aille bien, quitte à trahir tes meilleurs amis. Au fond, il n’y a que toi qui compte réellement, n’est-ce pas ? Tu es égoïste Meave et tu le sais parfaitement. Tu ne le combats même pas. Tu te moques, Meave. Tu te moques de tout. Des autres. De moi. Et de toi, aussi. Tu es partie sans un mot, silencieuse dans la nuit et quand j’ai rouvert les yeux, un regard sur les draps vides à côté de moi m’a suffi pour comprendre qu’il n’avait fallu qu’une seule seconde pour que ma vie ne bascule. Tu m’as échappée, Meave. Après tout ce que j’ai fait pour toi. Ne prétends pas que je ne te mérite pas. J’avais besoin de toi, Meave, tu le savais mieux que personne, même toi tu ne peux prétendre le contraire. Surtout après ce que tu m’as fait faire. Parfois, je me demande comment tu peux encore te reg arder dans une glace. Eprouves-tu seulement le moindre remord ? J’aimerais tellement m’en persuader.

Mais tu es cruelle, Meave. Tu utilises les autres sans te soucier des conséquences de tes actes. Tu te moques de ce que tu peux leur faire, du moment que tu obtiens ce que tu veux. Tu t’es servi de moi. Comme tu te sers de tous les gens de ton entourage. Personne n’existe réellement à tes yeux, que comme un objet qui pourrait te permettre d’arriver à tes fins. Si tu savais comme je m’en veux de m’être laissé aller à la douce étreinte de tes yeux.

As-tu des amis là où tu es ? Quelqu’un a-t-il percé cette carapace constante que tu gardes en permanence ? Je me permets d’en douter. Je voudrais tant que tu sois avec moi, Meave. Que je puisse revoir ton adorable visage. Ressentir à nouveau cette sensation de bien être qui m’accompagne quand je suis avec toi. Te confies-tu à quelqu’un là où tu es ? Je voudrais tant savoir qui a pris ma place auprès de toi. Nous étions si bien ensemble.

Quelqu’un t’a-t-il seulement déjà vue pleurer ? Quelqu’un sait-il que tu n’es pas la fille insensible que tu prétends être ? Car tu sais aussi bien que moi que tu es aussi fragile qu’une poupée de porcelaine. Tu te brises au moindre choc, tu t’envoles au moindre coup de vent. Je sais que tu es détruite de l’intérieur. Je sais que ton cœur s’en est allé et qu’il ne te reste plus qu’un millier de morceaux que tu es incapable de restaurer. Un puzzle enfin, que tu ne sais résoudre. Tu fais semblant d’être forte mais au fond, tu n’as que les mots. Ils sont ta seule arme contre le monde. Mots assassins, mots d’amour, mots convaincants. Ta seule force, Meave. Il suffit qu’on t’enlève ça, et tu deviens la plus vulnérable des femmes.

Tu es seule, Meave, si seule. Et ça te tue. Ça t’effraie. N’essaye pas de mentir, je te connais assez bien pour dire ça. Tu es lucide, tu sais que tu vas sombrer. Non, tu veux sombrer. Mais tu as peur. Tu ne peux couler seule. Alors tu choisis quelqu’un et tu l’entraines vers le fond avec toi. Simplement pour ne pas être seule. As-tu la moindre idée de combien c’est égoïste ? Détruire une vie pour ne pas simplement détruire la tienne.

As-tu un amoureux ? Je sais combien il est aisé de tomber amoureux de toi. De ton visage angélique. De tes yeux si froids mais si bleus. De ta beauté glacée. Je me souviens de tes lèvres fines et rosées toujours figées en un éternel sourire. Un sourire si faux. Te souviens-tu comme j’aimais t’entendre rire ? Ce rire si beau. Tes yeux magnifiques qui pétillaient de joie et de vie. Tu ne le reconnaissais peut-être pas mais moi je savais qu’il t’arrivait d’aimer la vie. L’aimes-tu seulement encore ?

Dis-moi, Meave, te rappelles-tu encore de notre rencontre ? Tu venais d’avoir dix-sept ans, tu étais plus resplendissante que jamais. Tu m’as subjugué dès la première fois que je t’ai vue. J’ai tout de suite su que je ne pourrais plus me passer de toi, que la moindre seconde sans toi me serait intolérable. Si seulement j’avais pu encore me détourner de toi. Tu étais la lumière trop brillante qui m’a attiré comme elle attire les papillons nocturnes. Mais les papillons sont stupides, ils s’en approchent trop près et finissent par se brûler les ailes. Si à ce moment-là, je m’étais détourné de toi, mon cœur serait encore entier aujourd’hui. Mais tu me regardais et je me suis perdu dans l’océan du bleu de tes yeux. Et quand tu as détourné les yeux, il était trop tard pour que je puisse revenir à la réalité. J’ignorais encore qui tu étais. Comment tu étais. Je ne savais pas. Mais je crois que même si j’avais su, celle que tu étais et où tout ça nous mènerait, je n’aurais pas fait d’autres choix. Je sais que tu trouverais ça drôle.

Mais j’ai appris à te connaître, Meave. J’ai su déchiffrer ton ton mielleux ou sec, ton attitude tour-à-tour désinvolte et grave. J’ai deviné celle que tu étais à l’intérieur. Pourquoi je t’ai suivie quand même ? Peut-être parce que tu étais stupéfiante. Tu paraissais radieuse, et tu irradiais mon monde. Un tel charisme s’échappait de toi qu’on devenait prêts à tout pour que tu nous accordes un peu d’attention, et que tu nous aimes, simplement. Est-ce que tu réalises où tout ça nous a conduit ?

C’est ton erreur, et c’est moi qui paye pour elle aujourd’hui. Mais c’est peut-être la mienne aussi, après tout. Je n’aurais pas dû te suivre dans ce délire. J’aurais dû t’arrêter. Je n’aurais pas dû me laisser avoir. Mais tu m’as regardé avec tes grands yeux plein de larmes, vulnérable, et j’ai senti que j’étais incapable de te dire non. Peut-être que si j’avais été plus ferme, ça aurait fini autrement ? J’ai tué pour toi, Meave, à cause de ta fierté.

C’est cette foutue fierté qui te pourrit la vie, tu le sais, n’est-ce pas ? Cette fierté qui t’empêchait de reconnaître tes torts, qui t’empêchait de t’excuser, qui t’empêchait de reconnaître que tu avais besoin d’aide, qui t’empêchait de vivre pleinement. Je suis sûr qu’elle t’en empêche toujours.

Tu disais qu’il te faisait du mal. Tu t’en souviens ? Tu disais qu’il te hantait dans tes rêves. Tu disais qu’il te touchait. J’imaginais ses mains sur sa peau, et je devenais dingue. Je le haïssais avec toute la force dont j’étais capable. Tu disais que tu ne voulais pas. Et moi, je voulais lui faire mal, autant qu’il t’avait fait mal. Je ne te connaissais pas assez. J’ai eu confiance en tes grands yeux bleus pleins de larmes. Je t’ai crue. Tu m’as demandé de t’aider. Tu voulais qu’il parte, et qu’il ne revienne jamais. Je voulais lui faire peur, j’ai frappé trop fort. J’ai regardé son corps ensanglanté et je lui ai crié de s’en aller. Il ne s’est jamais relevé. Tu vois ce que tu m’as fait faire ? Tu dis que ce n’est pas ta faute, que tu n’as jamais voulu en arriver là. Mais à quoi tu t’attendais ? Tu m’as dit qu’il t’avait violée. J’ai cru qu’il avait abusé de son autorité de professeur. Il avait juste refusé tes avances.Tu as détruit ma vie, Meave. Et la sienne.

Je me souviens de toi. De ta manie de t’empêcher de rire. Du contrôle constant que tu avais sur tes sentiments. De ton mépris glacé. Je me souviens de tout. Des souvenirs. C’est tout ce qu’il me reste aujourd’hui. Ce qu’il me reste de toi, de notre relation, de nous, de ce qu’on a vécu, de notre histoire.

Je t’ai aimée, Meave. Je t’ai aimée plus que je n’ai jamais aimé personne et plus que personne ne t’aimera jamais. Parce que je t’ai aimée en toute connaissance de cause. J’ai aimé tes qualités aussi bien que tes défauts. Je t’ai aimée en sachant combien tu étais vide à l’intérieur. Et ça, personne ne le fera plus. Je n’ai pas fui devant la vérité, j’aurais dû. Peut-être me sentirais-je moins abattu aujourd’hui ? Probablement. Si tu avais été différente, ça aurait pu marcher.

Je t’ai haïe, Meave. Au moins autant que je t’ai aimée. Mais maintenant je sais, je sais qu’importe où tu es, qu’importe ce que tu fais, tu es aussi malheureuse que moi aujourd’hui. Je te connais, Meave, je sais quel chemin vide de sens tu as choisi d’emprunter. Et malgré tout ce que tu as fait, je ne peux m’empêcher d’espérer te voir entendre raison. Ne te détruis pas davantage, Meave. Ne te contente pas de vivre pour survivre. Vis pour exister. C’est la seule vie qui en vaut la peine.

Je sais que tu ne me répondras pas. Je ne t’en veux pas. J’ai eu le temps de te cerner, Meave, je sais comment tu es. Ce serait stupide de continuer à te détester pour ce que tu es. J’étais prévenu, je ne peux m’en prendre qu’à moi-même si je me suis laissé piéger. Alors considère-toi comme pardonnée. Mais ce n’est pas comme si tu t’en souciais. Te souviens-tu encore de tes dernières paroles ? De cet « Oublie-moi. Je t’ai déjà oublié. » que tu m’as lancé quand je t’ai appelée. C’était la dernière fois que je t’entendais. Ta voix me manque, Meave mais peu importe aujourd’hui. C’est trop tard. Il est temps pour moi de t’oublier.

Adieu Meave.