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 La vie est faite de lignes sans pages.

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Ana Luce

Ana Luce



◭ messages : 108
◭ date d'inscription : 16/03/2012
◭ ancien métier : Vendeuse de journaux dans un kiosque
◭ localisation : ailleurs d'ici. La suède est un traquenard de cerbère, je vous le dis.

De quoi es-tu coupable ?
◭ mes complices: un univers d'hypocrisie censée. Mais voyons.
◭ mon crime: Je suis une victime poussée à bout, par quelques cons..J'suis pas très coupable, donc..

La vie est faite de lignes sans pages.  Empty
MessageSujet: La vie est faite de lignes sans pages.    La vie est faite de lignes sans pages.  I_icon_minitimeMer 4 Avr - 21:03

Le passé n'est mort qu'une fois vomi par le coeur. Certes, j'ai rendu les souvenirs. Mais je n'ai pas encore tiré la chasse.

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

Ana fait partie de ces gens qui cachent des vilains secrets, de ces secrets que le monde accepte mal.
Petite chose fragile, venue, comme pondue au milieu d'un nid d'orties. C'était le deal, tenu par des parents paranoïaques. Et si l'hopital pratiquait un test ADN? Et si la population venait à apprendre l'odieuse vérité? Et si, Et si, Et si ? Non. Ana naîtrait à la maison, sous les décibels d'une radio. Mike Jagger, dans les ondes néerlandaises, ahanant des paroles que nul ne cerne, que nul n'écoute, à vrai dire. Trop occupé. Vous comprendrez que mettre un enfant au monde demande de la concentration.
Maman a souffert, plus qu'auparavant, plus qu'avec les autres. Ana était déjà du genre à taper de ses petits poings, qu'importe que ce fusse contre une paroi, de la chair restait de la chair, une douleur n'égalait en rien une autre douleur.

Et elle a tracé sa route, sa ronde, sa rive, où l'eau coule sous les ponts. Dans l'insouciance de l'enfance qui n'aspire qu'à mourir, qui se hâte d'être grand pour regretter ensuite, Ana s'est éprise de la prose et de son univers, aux mots qui diffèrent mais veulent signifier pareil. Anglais, russe, français. Elle lisait des ouvrages que sa famille ne comprennait pas. Elle se voulait prodige. Cela lui donnait l'impression d'être différente. Différente d'eux. Elle a suivi les citations des auteurs, s'est faite parfois passionée, parfois critique. Shakespeare lui semblait bien morne personnage, il possédait, selon elle, des idées trop clichées; mais elle adorait Sartre.
Et dans le feu de son loisir, elle avait les yeux et la bouche enflammées. Ces lumières, que la belle enfant a allumées très vite, peut être trop, éclairaient son visage de la rêverie naïve. Et dans la classe, à la question : que veux-tu devenir plus tard? au milieu des pompiers, vétérinaires, pilotes de chasse, Ana criait poète! La professeur se mettait à rire. Elle lui disait : mais voyons, Anastasia, il n'est pas possible d'être poète à notre époque!

Alors je ne veux pas vivre à cette époque.

Cela aussi, ce n'est pas possible.
Plus tard, tu comprendras.

Que l'existence est ainsi faite, et qu'elle passe trop vite, et qu'elle te paraît parfois longue. Tu verras de ces choses qui te feront sentir malheureuse. Tu maudiras des instants, en chériras d'autres, jusqu'à trouver ta voie.
Dis, Ana, te souviens-tu, de ce livre, de cet auteur, français : Gérard Cotton? Pas de futur sans hier,
Ni d'ombre sans lumière.
Dans Venise l'irréelle,
Glisse....et, en l'occurance ici, meurt dans la crasse, l'alcool, la fumée.
L'entourage l'a invitée sur un bateau de débauche. La cheminée du navire était grosse...elle y laissait sortir tous les maux dus à ses complexes.
'Ma soeur est folle? Hm, laissez moi en tirer une.'
'Mon frangin fantasme sur les désinfectants? Oh, permettez-moi une bouffée de plus!'
Au fond de ses poumons, elle s'y sentait pleine d'aise. Le noir lui seyait à merveille. Il lui murmurait : tue, et ton foie, et ton cerveau, mais reste vivante. Plus que tous les autres que l'avenir tranquille rend frigide. Car toi, tu ne fais pas qu'exister. Car toi, tu es. Car toi, tu deviens.


- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

Les aléas d'une vie finissent toujours par s'envoler dans la symbolique de mille papillons de nuit sous les lampadaires, sous la lumière malade, sous deux fils d'une ampoule qui leur brûlera les ailes. Ce n'était pas la lune, comprends-tu?
Ce n'était pas la lune..
Mais le parcours pouvait s'en porter bien, mes rires naître de tes lèvres et la belle routine bercer mon coeur, puisque j'étais l'ignorant heureux. J'avais fondé mes espoirs dans le bonheur simple. Et la complexité parallèle à notre mode de vie me l'a ravi, t'as ravie à moi, me laissant les mains en l'air, la bouche bée, les doigts ouverts sur un grand rien -ou un petit quelque chose.
Depuis, j'ai compris.

Que tu étais partie..ma tendre lucidité.
Qu'importe, donc. Et bienvenue, folie.


«Rien n'est plus beau, plus profond et plus vrai que la citation de ses propres pensées.»
moi.
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

A quel moment, précisément, sait-on que notre pied est passé au delà de la limite entre : la normalité et la bizarrerie, le bon et le malin, la sainteté et la démence? Quel est ce facteur qui fait que l'on devienne un être censé ou non ?
Dieu pose ses étiquettes, peut être, pour aiguiller les gens. Ou est-ce l'oeuvre du moule grand et gras, celui qui demande aux autres d'être les autres.
Ana, elle croit que tu es l'ignare con d'être trop normal. Elle se considère totalement saine d'esprit. Et ce n'est pas l'incident dans cette petite ruelle noire qui la fera changer d'avis. Vois tu? Comme les couteaux se vendent comme des petits pains. Comme, depuis que l'homme est homme, il sait s'en servir. Regarde, celui qui n'a jamais appris à voir, ce que cela fait d'acquérir une notoriété morale et personnelle...mh? Ana n'a pas appris à tuer. Elle a juste tendu son bras et s'est servie dans le passé de l'être humain. Voilà tout.

Mais tu es demeuré, là, au niveau de ta caboche. Tout comme ce putain de psychologue à la noix. Trois fois déjà qu'il avait arrangé ses lunettes sur son nez moche, dans cette pièce lugubre, à froncer des sourcils, de cette manière présageant que Ana était un cas irrécupérable.
Non, s'était-elle dit, tout bas. 'C'est juste qu'il n'a pas l'intelligence suffisante pour récupérer ce qui est à moi, et que je garde dans le creux d'une fosse nommée : vérités dérangeantes.'
Donc, il s'était efforcé de la comprendre en lui posant cette question, encore.

"Vous voulez-dire par là que...vous n'avez rien fait de mal?"

Et elle de le regarder, comme on lorgne un imbécile vraiment pas fini.

"Ben ouais! Chui pas la première à tuer ! J'vois vraiment pas pourquoi c'est mal jugé, ces histoires de meurtres et tout."

Il a très vite griffonné quelques mots, avant de reprendre la parole.

"Dans la morale, Ana, tuer est considéré comme un acte mauvais."

"Et les soldats qui tuent d'autres soldats, alors?" qu'elle a répliqué, et de faire une mimique du genre : et toc! dans tes dents.

"Eh bien...les soldats..c'est différent Ana. Il s'agit de l'Etat et de sa protection."

"Des guss qui s'explosent à coups de fusils, ils ressortent de là en héros. Mais le type défoncé, il avait ptétre des enfants, une femme, et même qu'il a jamais volé un pec salé de sa vie...qui sait, hein?"

Le psychologue s'est tu. Il rendait les armes? Elle avait gagné la guerre? Oh, elle avait gagné quoi ?
QUOI?
Un aller simple, mon amie, pour un très long voyage sur des terres où nul ne prend le temps d'en faire pousser plus que de la poussière.
Voilà, ce que tu as gagné.


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