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 blitzkrieg boom.

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Europe Volodya Åkerfeldt

Europe Volodya Åkerfeldt



◭ messages : 661
◭ date d'inscription : 15/01/2012
◭ ancien métier : étudiante en mythologie nordique et religions d'aujourd'hui.
◭ localisation : ma boussole a perdu le nord.

De quoi es-tu coupable ?
◭ mes complices: l'aube et l'aurore.
◭ mon crime: aimer trop fort, jusqu'à s'en perdre soi-même.

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MessageSujet: blitzkrieg boom.   blitzkrieg boom. I_icon_minitimeDim 15 Jan - 16:43


Europe Volodya Åkerfeldt

◐ j’ai peur éperdument du sommeil de tes yeux.

NOM ◭ akerfeldt. PRÉNOM(S) ◭ europe volodya. ÂGE ◭ dix-neuf ans. DATE DE NAISSANCE ◭ premier novembre 93. LIEU DE NAISSANCE ◭ varsovie, pologne. ORIGINE(S) ◭ norvégienne. STATUT CIVIL ◭ fiancée. ANCIEN METIER ◭ étudiante en mythologie nordique et religions d'aujourd'hui. GROUPE ◭ mulberry. AVATAR ◭ kristine froseth.

WE WON'T BE BORN AGAIN
PRÉNOM/PSEUDO ◭ morgan, eurydice ÂGE ◭ seize ans. COMMENT ES-TU ARRIVE SUR LE FORUM ◭ apparition divine. TON AVIS SUR LE FORUM ◭ mhm ouais, ça passe. CREDIT ◭ eurydice. UN DERNIER MOT ◭ fghjkgfg. CODE DU RÈGLEMENT ◭ je suis merveilleuse.




Dernière édition par Europe Volodya Åkerfeldt le Dim 29 Jan - 13:52, édité 9 fois
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Europe Volodya Åkerfeldt

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MessageSujet: Re: blitzkrieg boom.   blitzkrieg boom. I_icon_minitimeDim 15 Jan - 16:44



WE WERE NEVER ALIVE
TIED MY SOUL INTO A KNOT AND GOT ME TO SUBMIT
So when I got away, I only kept my scars
The Other Me Is Gone
Now I don't know where I belong…


Wolfgang, c’est moi. Je ne sais pas si un jour tu liras ces mots, si un jour j’arriverai à te faire parvenir ces quelques phrases. Je te promets d’essayer, j’irais jusqu’au bout. Mon amour, j’ai été envoyée ici, dans une ville que toi-même tu ne peux connaître. L’air y est plus froid qu’en Pologne et même Oslo ne vaut pas cette ville qu’ils appellent Falkenberg. Tu l’aimerais. Et je l’aimerais également si tu étais là. Les rues sont calmes et un lac fait office de frontière avec l’autre monde, le monde des vivants. Je suis comme enfermée dans une prison végétale, j’ai élu domicile dans une cabane au sommet des sapins, je me nourris de neige fondue et de rencontres hasardeuses. Les gens sont étranges, ils sont comme moi, ils sont coupables. Tu sais, souvent je chante. Je chante ta perte et le manque que je ne pourrais te décrire. Quand je chante ça va mieux. Je me perds dans les ruelles, je m’assois à l’ombre des grands conifères et je pense à nous. Tu m’avais dit que tu m’aimerais toujours. Tu m’avais promis de ne jamais m’abandonner, je déteste tes mensonges, je déteste tout. Je veux tes bras et ton amour, ici je suis seule et perdue. Reviens-moi s’il te plaît, oh oui reviens-moi. Je changerai, je ferai des efforts, je serai mieux que parfaite et j’assouvirai tous tes désirs, tu feras ce que tu veux de moi. Je suis à toi, reprends-moi. C’est dur de vivre loin de toi. Les souvenirs me hantent et tous les matins je me surprends à passer la main à côté de moi, avec l’espoir de caresser la tienne. Plus personne ne me prépare à manger, plus personne ne jalouse mes moindres faits et gestes, plus personne ne m’écoute pleurer, plus personne ne me prend dans ses bras. C’est triste, tu sais. Et je ne peux plus concevoir l’avenir sans toi. Je suis si faible. Tu ne me reconnaitrais pas. Le temps passe plus longuement encore que lorsque que j’allais travailler loin de toi. Puisque là je sais que tu ne m’attends plus à la maison. Pardonne-moi, pardonne-moi pour tout, pardonne-moi pour ce soir, pardonne-moi d’être rentrée trop tard, pardonne-moi le sang par terre, ta colère et ta rage, tes envies d’exploser. J’ai toujours mal aux cuisses et je ne peux plus voir mon reflet dans un miroir. Pardonne-moi d’avoir voulu connaître, celui-ci même qui nous a séparés. Je t’aime Wolfgang, oh comme je t'aime. Je serais toujours ton Europe, on aura notre maison en bord de mer et les enfants que je ne veux pas. Ne m'oublie pas, je t'en conjure, ne m’efface pas.




Dernière édition par Europe Volodya Åkerfeldt le Dim 29 Jan - 13:48, édité 5 fois
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Europe Volodya Åkerfeldt

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MessageSujet: Re: blitzkrieg boom.   blitzkrieg boom. I_icon_minitimeMer 18 Jan - 16:24


DEAD MEMORIES IN MY HEART
première partie


C’était un soir tout ce qu’il y a de plus normal. Un soir sans histoires, un soir où le temps gris semblait exister depuis toujours et pour toujours. Un soir banal, vraiment banal. Basique et ennuyant. Dans l’histoire, il y a un travail. Peu importe le poste occupé : c’est mon premier travail. Les études à quoi bon, pourquoi s’accrocher quand on rêve de liberté. Je ne voulais pas d’avenir doré, seulement économiser pour quitter le pays, quitter ma ville et ses banlieues. Simple mais compliqué. Alors tous les jours j’y allais, peu m’importait de servir des étrangers, peu m’importait d’obéir à une étrangère, peu m’importait d’agir puisque je suis étrangère. Je vis ailleurs, dans un monde où le soleil ne brille pas, ça m’est égal, je l’ai déjà mon soleil. Une part de réel dans l’irréel. Je me suis imaginé mon chez moi, ma maison en bord de mer, bercée par les vagues d’une tempête virtuelle. Un grand manège où tout tourne dans le même sens : mon sens. Alors l’enfant sage travaillait, obéissait, parlait sur demande, s’exécutait, puis récoltait son argent. C’est le système qui était comme ça. Le système, pas le mien. Pas mon système à moi plein de prés verts et de sapins millénaires. Non, ce système où tout est blanc ou noir. Les gentils et les méchants. Le bien, ou le mal.

Marcher pour rentrer le plus tard possible, mon utopie à moi. La silhouette sombre avance sans avancer avec pour plus simple prétexte de regarder les vitrines. Il fait froid, le vent souffle et mes cheveux s’envolent : je leur chuchote d’être calmes, un jour j’assouvirai leur quête de liberté. Ma peau se fragmente, comme un puzzle dont les pièces se détachent. J’ai froid, et ça se voit. Mon sang gèlerait si je ne marchais pas, j’en suis sûre. J’aimerai avaler mes lèvres dont je devine le rouge fané s’échapper au rythme des bourrasques de vent. Certainement pas assez couverte et pourtant, une jupe quelconque avec un pull quelconque chargé d’un manteau quelconque. Je suis rouge en dessous et noir au-dessus. Mes cheveux sont clairs dans la pale lumière des réverbères. Ils scintillent sans conviction, ils brillent sans vraiment en trouver la raison. Une pluie fine réchauffe mes membres. J’aime la pluie, j’aime l’eau. J’aime l’odeur des rues pavées humidifiées, j’aime celle de l’herbe qui pousse après l’orage, l’eau iodée qui traverse mes pensées, qui nettoie tout. La ville est triste, moi j’exulte. Je respire à plein poumon l’apogée de ma journée, mon retour. Je l’imagine perché du haut de son balcon, je veux ses bras autour de ma taille et son souffle chaud qui vient couvrir le mien. Qu’il me raconte sa journée, encore une fois. Et moi j’adore ça. J’adore quand un client l’énerve. J’adore sa pause déjeuné. J’adore le café trop chaud et les embouteillages sur le trajet, une foule d’appels en absence et la secrétaire en retard. Pourvu qu’il parle, qu’il efface le brouillard, qu’il comble mon esprit.

Plus je suis longue, plus il est jaloux. J’aime laisser planer l’idée qu’il y a quelqu’un d’autre. Le rendre fou, complètement fou. Et c’est comme ça qu’il m’aime. Pour ça qu’il m’épouse. Parce que je suis moi, parce que je ne suis pas elle. Je ne suis ni lui ni eux. Je suis quelqu’un sans l’être, un mélange proportionné de défauts et de qualités mélangés, même lorsque la qualité devient défaut, lorsque le défaut devient qualité : je suis un ensemble, j’ai ma lune et mon ciel, je suis sa terre, son accroche et bien la seule. Il est mon soleil, l’astre le plus important, celui qui m’éclaire tant que je ne vois plus que lui. Celui qui me réchauffe, qui me donne envie, celui qui fait que mon système à moi n’est ni blanc ni noir.

Des pas réguliers, un, deux, trois. La lumière qui flanche, les rues qui s’allongent, la ville si dynamique il y a une heure se muant peu à peu en une reconstitution de ville abandonnée après un massacre. Nous sommes en Pologne, nous sommes en Allemagne, nous sommes en France, ici et là-bas. Le monde souffre, les années n’effacent plus les peines lorsque le crime est grave. Un attrait pour le noir, un attrait qui m’emmène vers la rue de derrière, celle qu’on empreinte rarement. Quatre, cinq, six. C’est reposant de se dire qu’il n’y a personne. Pas de sourires forcés à distribuer, de signes de la main à analyser, pas de bruit, ou seulement celui du silence. Personne. Moi seule équilibriste sur le fil de mon destin. Le fil de notre destin, la bague établie à ma main gauche en témoigne. Je pense à deux maintenant, mes moments sont partagés. Il tombe, je tombe. Je tombe, il tombe. Quand je franchirai la porte, il prendra ma veste et hurlera que je suis folle de ne jamais utiliser mon parapluie. Je prétexterai qu’il est cassé et il ne relèverait pas, trop occupé à me regarder enlever mes chaussures. Des talons trop hauts, et j’en ai conscience. Il me prendrait contre lui et me demanderait si j’ai faim. C’est le moment d’aviser, et mon palais avouerait sa préférence pour ses plats à lui. Mon fidèle cuisinier s’attèlerait à ce qui se révèle être mon diner. Charmant mélange de nourriture et d’amour. Sottement, je gravirai le plan de travail pour appeler l’apprenti. Il préfèrerait ma chaleur à celle de sa gazinière. C’est son heure, puis vient le mienne. Il me reposerait nue et je prendrai son t-shirt tombé sur le sol, je me couvrirai du tissu alors qu’il s’inquièterait de la santé de ses pommes de terre. Nous dinerions, heureux, amoureux. Insouciants. Comme hier, comme demain. Je suis seule, et pourtant.



Dernière édition par Europe Volodya Åkerfeldt le Dim 29 Jan - 12:19, édité 6 fois
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Europe Volodya Åkerfeldt

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MessageSujet: Re: blitzkrieg boom.   blitzkrieg boom. I_icon_minitimeSam 21 Jan - 12:39


DEAD MEMORIES IN MY HEART
seconde partie


La pluie je la connais. Je sais ses pulsations marteler le sol, et moi je bas des cils en adéquation. Je sais sa cadence entrainante, et moi je danse également. Ce soir je sais qu’il y a quelque chose. Et toutes les six gouttes, un contretemps. Le contretemps c’est quelqu’un d’autre. Quelqu’un que je ne connais pas, quelqu’un que je ne veux pas connaître. Un instituteur, un vendeur, un docteur. Moi je m’en fiche, moi je l’ignore. Je réfrène mes pensées, il ne faut pas s’attarder. Lui je l’ignore aussi, mon retour n’est plus que question de minutes. Je préfère m’imaginer demain, demain et après-demain. Demain, je change de couleur. Mes cheveux blonds terne ont eux aussi droit à la vie. Je me dis qu’il fait encore plus froid maintenant que je ne suis plus seule, mais j’oublie. Ne pas être seule, c’est partager. Partager la rue, partager la pluie, partager l’air. Partager un regard trop curieux, une intention déplacée. Se fondre dans la masse des briques noircies par l’usure et m’user moi-même à disparaitre. Je suis un animal, un animal aux envies caméléon. Pourquoi êtes-vous si effrayés de disparaitre. Disparaitre, c’est pour mieux exister. Ne pas les regarder, c’est pour lui appartenir. Ce sentiment gratifiant de savoir qu’une seule et unique personne peut m’observer, et que je suis libre en retour de partager ses baisers. J’ai peur de disparaitre, j’ai peur de disparaitre s’il ne m’accompagne pas. Dans mon sac, ma nouvelle sonnerie retentit. Je sais qu’il est tard, je sais que je n’aurais pas dû, il sait que je regrette. Ma voix sur le répondeur accompagnée par la sienne, puis plus rien. Plus rien, ou le bruit de pas derrière moi.

Mon souffle s’arrête en un sursaut qui n’aurait pas dû exister. Il est là, tout près. Mon cœur gelé se réchauffe grâce à l’adrénaline. Mes doigts fondent et soudain, je rêve de courir. J’en rêve puisque je sais que la réalité est tout autre. Il est tout près car il veut mon briquet. Il veut mon portable pour prévenir de son retard, il veut une pièce pour payer son repas. La dernière idée s’efface lorsque son parfum nourrit mes narines. Il sent le patchouli et la vanille, un shalimar au masculin. Il me rappelle mon enfance et les bras de mon père, ceux que j’ai abandonnés il y a de cela des années. Je les ai quittés pour en trouver de meilleurs. Je frène, j’arrête tout, et en un bruit sourd j’aperçois mon sac sur le sol. Il est là, j’en suis certaine cette fois. Mon corps tremble et d’entre mes lèvres un cri apeuré. Moi, j’ai peur de l’inconnu, des habitudes qui n’en sont pas. J’ai peur de l’imprévu, de l’imprévu incontrôlé. J’ai peur d’une rencontre qui changerait tout. Un son affreux, celui de ma vulnérabilité. Mon amour hurle la survie, mais moi je faiblis. Par la main de mon voisin, je sens qu’il veut autre chose que le feu de mon briquet. J’improvise mon indifférence. Mais la main ne s’en va pas. La main puissante sur mon épaule gauche ne s’efface pas. C’est plus qu’un poids, le sang traverse ses veines et moi je le trouve corrompu. Il a cette allure incroyable, celle que je connais, celle d’un homme dont l’envie devient incontrôlable.



Dernière édition par Europe Volodya Åkerfeldt le Dim 18 Mar - 14:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: blitzkrieg boom.   blitzkrieg boom. I_icon_minitimeDim 22 Jan - 14:45


DEAD MEMORIES IN MY HEART
troisième partie


J’ai le cœur qui s’emballe. Il court, il court comme s’il rêvait de ne plus m’appartenir. Lui aussi veut partir, il veut se cacher là où moi-même je ne pourrais le retrouver. Car il est trop tard, et je le sens bien. Mes yeux se ferment et de noctambule je passe à somnambule. On me porte, on m’enlève. Je crie dans mes rêves, j’hurle mon mal-être. Je veux ma liberté, je veux ma solitude. Mais je ne suis plus seule, désespérément plus seule. Une voiture noire et mes yeux qui s’acclimatent. Du ciel j’ai tout oublié, la pluie ne fait maintenant plus partie du décor. Les sièges en cuir irritent ma peau comme de l’acide, lui il conduit, lui il fait mine de m’oublier. Ce sont les mêmes mains froides qui glacent le volant, et je rêve de vomir sur son costard Armani. Je veux le salir, faute de pouvoir partir. Somnolant, je discerne vaguement les rues et leur numéro. Dans une ville que je ne connais que peu, je suis perdue et mes yeux préfèrent l’oublier, eux aussi. A chaque virage la ceinture anthracite me lacère le visage. Je suis allongée sans l’être, dans une position qui n’en est pas une. J’ai honte, je rampe comme la survivante que j’aimerais être. Et parfois je sens son regard. Je le devine entre mes jambes, je le devine entre mes seins. Ma gêne n’est plus qu’histoire de principe et ma fierté est remballée. Il n’y a plus que de la peur, la peur de cet homme qui dérange, la peur d’en perdre un autre, la peur de me perdre moi-même dans cette inquiétante danse macabre. Mes dents claquent et je joue la condamnée. J’ai froid et pourtant je suis couverte d’un drap rouge. Pendant un instant je ris, je fais l’hystérique devant son ironie. Je deviens folle, je perds le contrôle. Là-haut tout est rouge, j’évolue dans un décor de cinéma où les arbres sont remplacés par de vieux canapés et où les hommes ressemblent à des télévisions datant du siècle passé. Je ne comprends plus et je me prends pour une autre. Là-haut je suis stupide, j’ai des lunettes et je présente le journal télévisé. J’ai quarante ans, agricultrice dans une campagne oubliée. Les contours de là-haut sont flous, puis je divague. Je parle mais aucun son ne sort de ma bouche. Je chante une chanson que je déteste, je suis institutrice sur la planète Vénus. Je divague, il fait noir. Là-haut ? Plus rien. De somnambule je passe à léthargique. Je suis à l’aube de ma fin, et profondément, je m’éteins dans l’anarchie la plus totale de mes neurones en pagaille.
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MessageSujet: Re: blitzkrieg boom.   blitzkrieg boom. I_icon_minitimeSam 28 Jan - 11:15


DEAD MEMORIES IN MY HEART
quatrième partie


Je te promets d’être forte. Cette fois je suis trempée, littéralement trempée. Il m’a portée sous la pluie, emmenée dans une pièce que je ne connais pas. Tout y est rose. De mes faibles yeux je discerne les volets couvrant mon unique liberté. Un canapé fait office de décor. Il est là, imposant, vulgaire. Son propriétaire l’habille d’une bâche en plastique et je plains le tissu. Peu à peu je redescends, je m’équilibre, il me réveille. Le trajet est terminé, je suis arrivée. Mon cauchemar continue et je rêve de m’endormir encore. Finalement je suis lâche, lâche et faible. Je ne veux pas le regarder, je ne veux pas pleurer, je ne veux plus crier. Je veux dormir et le laisser s’occuper de moi. Ne pas lui faire ce plaisir, ne pas me débattre et accepter ses mains. L’accepter lui. Je te promets d’être forte. Il m’appelle. J’apprends sa voix, j’apprends son souffle. Il m’appelle sans connaitre mon prénom. Il dit Toi. Il dit Moi. Il dit Nous, et je crache mon existence sur ses chaussures bon marché.

Je n’ose plus bouger, même mes pieds ne semblent plus m’appartenir. Je suis enchaînée, hochet vivant d’un enfant dérangé. Subitement, je le sens autour de ma taille. Il me serre si fort que mes côtes craquent, et faute de me voir pleurer j’aperçois mon sang coaguler. J’ai un bleu plus un rouge au cœur. Il me prend, je suis la liane à laquelle il s’accroche, l’ultime frontière, derrière lui, devant le précipice. Il se retient à moi pour ne pas tomber, il m’accroche à lui pour m’éviter de sombrer. Ma reconnaissance se perd alors que les vagues de son désir s’échouent sur mon flanc. Il est le monstre auquel j’ai toujours cru. Celui qui petite passait la nuit sous mon lit. Celui que je pensais caché dans les grandes armoires de la maison de mes parents. Celui que je trouvais derrière-moi en ce moment même. L’ombre sombre de mes peurs réfrénées, revenue pour m’avaler. C’était la tempête et pour calmer le vent il brancha la radio. Mozart fut mon échappatoire, et je pris son requiem pour le mien. Il pouvait m’abattre sur Lacrymosa, moi je chantais mon Ave Maria. Me porter jusqu’au canapé, me déshabiller jusqu’à la moelle et me regarder toujours plus fort, toujours plus loin. J’étais l’actrice de sa pièce, sa toute première représentation. Le rôle principal cousu sur mes seins.

Personne ne veut savoir. Personne ne veut connaitre son visage entre mes seins, sa langue bercée par la mienne. Sa fâcheuse main dans mes cheveux, celle qui m’attire encore et encore. Personne ne veut savoir son bassin qui protège le mien, personne ne rêve de pouvoir écouter le grincement de la bâche en plastique sous mes reins. Ca fait cric, ça fait croc, ça fait crac et c’est moi qui craque sous le poids de sa trop forte volonté. Il m’use et m’abime, s’approprie mon odeur alors que mon visage chute encore et encore dans le transparent du rivage. J’ai tellement mal que je n’éprouve rien. Je ne sais plus le jour, je ne sais plus la nuit. Mon prénom m’est inconnu, mes émotions ont disparues, j’ai l’apparence de son désir et je n’existe que par le fait de sa pénétration. Je suis l’objet, je suis la chose. Son plaisir qu’il porte à l’apothéose pour combler le mien. Il m’utilise et j’accepte ma nouvelle identité. Puis il se retire. Je respire l’air trop chaud de sa culpabilité alors qu’il revient plus loin encore. Un liquide chaud entre mes jambes et mes yeux qui vacillent. Tout tourne, mon corps tremble, il se bat jusqu’au supplice. J’aurais aimé être parfaite pour toujours. Maintenant je suis sale. Mes pores respirent le rejet de cette chose qui rentre comme la balle dans le corps du fusillé. Et pourtant je n’ai rien fait, je ne mérite aucune punition digne de ce nom. Je suis condamnée à errer contre ma volonté dans un monde presque parfait où la dignité n’est qu’apparat et où la priorité reste à l’assoiffé. On me déclare coupable d’exister et on élimine mon unique avocat qu’est la raison. Je suis l’erreur pour le juré, l’erreur de ne pas me mélanger, l’erreur de ne pas apprécier mon statut d’exécutée. Je fuis l’horreur et prend pour perpétuité.


Dernière édition par Europe Volodya Åkerfeldt le Dim 29 Jan - 12:32, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: blitzkrieg boom.   blitzkrieg boom. I_icon_minitimeSam 28 Jan - 13:43


DEAD MEMORIES IN MY HEART
cinquième partie


Trajet inverse. Le noir, la voiture, la lumière. Moi et lui, puis moi sans lui. Ma rue, la vie qu'il me redonne, je suis bousculée sur la chaussée et j'entends le moteur rugir pour disparaitre avec mes souvenirs.

J’ai envie de partir, de crier, d’hurler ma vie jusqu’à n’en plus pouvoir, si satiété il existe. Je veux m’enfuir, disparaitre sous les sables-mouvants du souvenir. Je ne veux plus être moi, ni moi ni elle. Je ne suis personne. Personne à tes yeux, personne à mes yeux. Je cours sur les pavés des rues, je cours jusqu’à l’infini de mon existence. J’ai faim, j’ai soif, j’ai mal. En haillons, je franchis la porte. J’ai les jambes couvertes de sang et les vêtements déchirés par l’erreur. Je pleure et il ne comprend pas, c’est lui qui hurle, c’est lui qui casse. Devant mes yeux passent tables et chaises, il en vient à me jeter moi pour tomber à mes pieds. Il pleure devant ma béatitude. Je suis immobile devant le fracas de sa souffrance, il a si mal que ses ongles s’enfoncent dans ma peau. J’en ai le souffle coupé. Le souffle coupé d’aimer ça. J’en rajoute et le sang coule encore. Sur le sol une marée rouge apparait, je m’excuse et lui explique ma vulnérabilité. Il m’implore et s’approprie mon chagrin. Ce qu’il ne comprend pas, c’est qu’il me manque. L’autre, les mains froides, le souffle chaud. Celui qui dit Toi et Moi, celui qui rentre et qui se retire, qui abuse jusqu’à plus soif. Celui qui l’espace d’une soirée, à dévoré mon corps et ma fierté. Je suis victime d’un viol, coupable d’aimer ça.
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MessageSujet: Re: blitzkrieg boom.   blitzkrieg boom. I_icon_minitime

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