PRÉNOM/PSEUDO ◭ WAX. ÂGE ◭ 19 ans. COMMENT ES-TU ARRIVE SUR LE FORUM ◭ On m'a mis un couteau sous la gorge pour que je m’inscrive étout TON AVIS SUR LE FORUM ◭ J'adore le concept, le design, tout en fait ! CREDIT ◭ tumblr, bann. UN DERNIER MOT ◭ J'aime pas les brocolis CODE DU RÈGLEMENT ◭ ok par le grand méchant loup.

C’est quasiment de ton plein grès que tu as posé les pieds sur le sol noirci de Falkenberg. Bien que des hommes et des femmes aient essayé de donner un air dramatique à ton procès, tu n’avais qu’une envie, élire domicile sur la terre des exilés. Une folie pour certains, une véritable chance te concernant. C’est ce que tu ressens au plus profond de ton être, et l’atmosphère sanglante qui règne ici ne te dérange pas le moins du monde. Tous ces mensonges, cette violence, ce sang… c’est ce qui te construit. Du sang sur les mains. Le mensonge au bord des lèvres. La violence ancrée dans ton âme. Némésis n’a pas peur quand elle se promène à Falkenberg, alors qu’Alix, elle, se cache.

T’es assise là, sur le banc du tribunal. Dans un pays qui t’étais encore inconnu il y a quelques mois. Tes cheveux roses font contraste avec ton tailleur, ça doit être la première fois que tu enfiles un truc pareil. Même pour son enterrement t’étais pas habillée comme la première dame des Etats-Unis, mais pour un procès, fallait bien que tu fasses un effort. Ta mère te tient la main fermement, comme si elle avait peur que toi aussi tu la quittes sans crier garde, tu ne la regardes même pas, t’as peur de te transformer en chute du Niagara humaine si tu croises ses yeux remplis de larmes. Et pleurer, Dieu sait que ce n’est pas ton truc. La mâchoire serrée tu regardes devant toi, attendant le début du procès. C’est la première fois que t’es aussi bien placée dans ta vie, aux premières loges, un type en costard cravate assis à côté de toi, c’est un traducteur, au frais de l’état. Tu comprends pas un pète de polonais et ta mère est dans le même cas que toi. Comme c’est le procès de l’assassin de ton père, faut bien que tu comprennes un truc. Ça commence, tout le monde se tait, et tu vois l’homme s’assoir en face de toi, il te regarde pas, tant mieux, tu veux pas qu’il se souvienne de toi. Tu veux pas qu’il imprime ton visage dans son esprit, tu veux qu’il oubli. T’écoutes pas vraiment ce qui se passe dans la salle, ta mère pleure, ta mâchoire se serre un peu plus. Les minutes passes, les heures, tu ne sais plus. Tout ce que tu fais c’est suivre des yeux cet homme. Parce que toi, tu ne veux rien oublier de son visage, de sa posture, sa voix. Une machine infernale vient de se mettre en route dans ton crâne, quelque chose que tu es la seule à contrôler –et encore – la mort de l’homme que tu aimais le plus au monde a été l’élément déclencheur. Tu fermes les yeux quelques secondes, quelques minutes, une heure, un jour peut-être, tu ne sais pas, tu ne sais plus. Quand tu les as ouverts à nouveau tout est terminé. L’homme est condamné. Et toi, t’es assise là, sur le banc. Dans un pays qui t’étais encore inconnu il y a quelques mois.


Birsmark, North Dakote United States

Ton uniforme rouge et vert ne te va absolument pas. Mais tu souris aux clients, lorsque tu prends les commandes. Tu notes tout sur un papier avec un stylo qui ne fonctionne qu’à peine, avant d’hurler la commande à tes collègues en cuisine. Tu fais des pizzas, c’est le seul boulot pas trop chiant que tu as trouvé pour aider ta mère à la maison. Elever seule trois enfants, c’est pas facile tous les jours, tu l’aimes cette femme, et tu donnerais tout pour elle. « Alix ?! » C’est comme ça qu’on t’appelle le jour, t’es ce petit bout de femme qui ferait pas de mal à une mouche. Serviable, douce. Tu t’emportes jamais, t’es réservée, un peu trop. Et pourtant si les gens savaient ce qui se passait dans ton cerveau… « Oui ? C’était quoi déjà la commande ? » Tu rentres dans la cuisine, pour donner le papier aux mecs, ils n’écoutent jamais rien, mais tu ne t’en préoccupes pas. Bien trop concentré sur ce qui t’attends ce soir. Un sourire sadique se dessine sur tes lèvres à cette pensée. Très vite remplacé par un nouveau sourire franc en direction de la nouvelle cliente. Certains pourraient croire que tu es schizophrène sur les bords, ils ont tout faux. Les psychiatres eux même ne te considère pas comme tel. Tu joues simplement, il est tellement facile pour toi d’être deux personnes différentes en une. Le dessin animé Cendrillon semble t’avoir inspiré, depuis que tu es gamines tu agis comme ça. Alix le jour, passé minuit tu transformes en Némésis. Tu as transformé ce conte pour enfant à ta façon, et elle te convient à merveille. Alix et Némésis ont les mêmes amis, et ta personnalité complexe amuse la galerie.

Le service se termine, la machine est lancée. Tu troques ton uniforme contre quelque chose de plus décontracté, un jogging, un débardeur blanc, une veste noire à capuche. « Prête pour se soir Némésis ? ils rigolent, tu en fais de même. Carrément ! » Leur lances-tu sur un ton enjoué. Ce soir c’est le grand soir, ce soir c’est le grand soir. Qui aurait cru qu’à trente bornes de ta petite ville calme s’organisaient des combats clandestins de free fight. Qui aurait cru que tu en étais une adepte, plus que ça même, une championne dans ta catégorie poids léger. Ta spécialité la boxe thaï. Le hangar, grange – tu n’as jamais vraiment su- est complètement bondé. T’es assises sur un tabouret depuis plus d’une demie heure déjà, tu ne regardes même pas les combats qui ont lieu, tu ne participes pas aux paris. Le visage entre tes mains, tu réfléchis à ta façon d’agir. Il faut que tu sois sûre, tu prépares ce coup depuis bien trop longtemps. Les gens hurlent tout autour de toi, tu sais que ça va bientôt être ton tour. T’enlèves ta veste, c’est ton tour.
Dans « l’arène » une fille se tient en face de toi, poing serrés, sa garde est parfaite. Tu la connais. Tu t’en fous en fait. Elle t’adresse un vague sourire, auquel tu ne réponds pas, tu sautilles sur tes appuis quelques secondes attendant que la cloche retentisse annonçant le début du combat. *DING* tu t’approches d’elle, son pied t’arrive en pleine face, tu t’écrases au sol. Tes potes se mettent à huer la jeune femme, tu te relèves sans le moindre mal, avant de cracher du sang sur le sol. Tout le monde parle, celui qui sert d’arbitre commente le match pour lui donner plus d’importance. Toi t’écoute rien, t’es enfermée dans ta bulle, tu sais ce que t’as à faire. Tu t’approches à nouveau d’elle, elle balance ses poings de façon précise, mais t’esquives. Tu fais ça depuis que t’es môme. Ton père t’a tout appris. C’est pour lui que t’as commencé si jeune, et c’est pour lui que tu combats ce soir. Premier coup que tu lui mets, un crochet du gauche, elle s’arrête quelques seconde, avant de s’en prendre un autre. Sans attendre tu agrippes ses épaules pour lui envoyer ton genoux dans la tête, un crac se fait entendre, tu viens de lui pété le nez, elle pisse le sang. Tu souris, un souris à faire fuir les gosses de cinq ans. Elle s’arrête quelques secondes, tu la mates étonnée. « T’as que ça ce soir ? » Le regard qu’elle te jette te fait froid dans le dos, elle te remet un front kick que tu vois pas venir, tu finis de nouveau au sol. « Pu-tain ! » Elle te fait chier cette garce, elle te répond un truc, t’écoutes même pas, tu te relèves, rouge de rage. Une droite, une autre, une autre, elle est à deux mètre de toi tant tes coups l’ont éloigné. Tu prends ton élan pour lui envoyer un dernier coup dans la tête. T’es plus toi-même quand tu t’approches de son corps au sol, elle tente quelque chose, mais tu la rues tellement de coups qu’elle en est incapable. Au sol, t’attrape sa tête d’une main, ton autre main agrippée à son épaule. « Ca c’est pour mon père. » Les derniers mots qu’elle entend avant de crever. D’un coup sec tu lui brises la nuque, son corps inanimé tombe. Tu t’assois, tu ne bouges plus. Tu attends.